Des seringues parmi les déchets à recycler près de Bordeaux

Ils avaient déjà fait grève jeudi dernier. A nouveau, cette semaine, les 21 salariés de Véolia Propreté du Pôle Environnement du Smicval (le syndicat mixte intercommunal de collecte et de valorisation du Libournais et Haute-Gironde) à St Denis-de-Pile, près de Libourne, tirent la sonnette d'alarme.

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Régulièrement, sur leur chaîne de tri des déchets, ils trouvent des seringues, scalpels, perfusions ou même des sondes urinaires , des "déchets d'activités de soins" (les DASRI), qui n'ont rien à faire dans les poubelles jaunes ou grises.

Certains salariés sous trithérapie

Il y a eu 28 piqûres de seringues sur des salariés depuis 2009 à St Denis-de-Pile. Dont quatre pour cette seule année 2014 (et six fois pour la même salariée en cinq ans). Certains salariés sont sous trithérapie. Des plaintes ont déjà été déposées. L'enquête suit son cours.

"Des professionnels de santé m'ont dit qu'ils n'étaient pas responsables des déchets que l'on met la nuit pendant qu'ils dorment, dans leurs poubelles, c'est grave !" 
"On a eu des séries avec deux piqûres en 30 minutes".
"On vient avec la boule au ventre".
— Samuel Hervé, agent de maîtrise chez Véolia Propreté

C'est intolérable pour Alain Marois, le président du SMICVAL, qui en appelle à l'ARS (l'Agence régionale de santé). Il évoque une mise en danger de la vie d'autrui.

"Le code de la santé publique oblige les professionnels à être responsables de leurs déchets de soin.
Ces déchets n'ont rien à faire ici".
"C'est un problème de santé publique sur lequel l'Etat doit prendre ses responsabilités".
 
— Alain Marois président du Smicval

**Contactée, ** l'Agence régionale de santé reconnaît que les campagnes d'information et de sensibilisation auprès de l'Ordre des médecins, ou auprès des infirmiers notamment, ne portent pas. L'ARS envisage d'être, peut-être, plus répressive à l'avenir avec des contrôles inopinées et des sanctions (financières) qui sont d'ailleurs prévues dans le code de la santé.