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Démantèlement d'un vaste réseau de trafic d'armes fabriquées avec des imprimantes 3D

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C'est une première en France : quatre individus ont été interpellés en France et en Belgique fin janvier. Ils sont soupçonnés de faire partie d'un trafic d'armes fabriquées par des imprimantes 3D. Sept armes complètes ont été saisies. L'enquête est partie de la surveillance d'un Varois de 26 ans.

Sept armes 3D complètes ont été saisies Sept armes 3D complètes ont été saisies
Sept armes 3D complètes ont été saisies © Maxppp - maxppp

Des armes capables de tuer, peu chères, fabriquées par de simples imprimantes 3D. Le trafic sur internet vient d'être mis au jour après un an d’enquête des gendarmes spécialisés dans la lutte contre les criminalités numériques. Quatorze personnes ont été interpellées fin janvier, indique ce lundi le procureur de la République de Marseille. Lors de leurs perquisitions en PACA, en Île-de-France, dans le Grand-Est et dans l'ex-région Midi-Pyrénées, la division cyber de la gendarmerie nationale a saisi un véritable arsenal : huit imprimantes 3D, sept armes 3D complètes ainsi que 24 armes conventionnelles.

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Un Varois à l'origine de l'enquête

L'enquête est partie de la surveillance du réseau crypté Telegram et des activités d'un Varois de 26 ans. Le jeune homme de Roquebrune-sur-Argens a déménagé en Belgique. Un mandat d'arrêt international a été émis à son encontre. Il serait à la tête d'un réseau de fabrication d'armes à partir d'imprimantes et livrées en pièces détachées par La Poste.

Les clients ont moins de 30 ans et sont proches du lobby pro-armes des États-Unis"Des libertariens", selon Nicolas Bessone. Le procureur de la République de Marseille explique que "l'une des armes, un 9 mm au pouvoir létal très fort, répond au doux nom de "Fuck Gun Control" 9 mm".

Pourquoi ce marché est-il en train de se développer ? Pour des raisons économiques. Ce type d'armes est vendu sur le dark web autour de 1.000 à 1.500 euros alors que le coût de fabrication est d'à peine 150 euros.

L'arme 3D reste bien moins chère que les armes réelles, notamment une kalachnikov. Elles sont toutefois moins précises et boudées par le grand banditisme. Récemment à Marseille, en juin dernier, pour la première fois en France, une de ces armes a été utilisée dans un règlement de comptes, mais n'a pas atteint sa cible.

Inquiétude des autorités

"Il s'agit d'une première en France qui ne manque pas d'inquiéter", n'a pas caché le procureur de Marseille lors de la présentation de ce vaste coup de filet ce lundi. Sur le même registre, le colonel Hervé Pétry, chef de l'unité nationale cyber, confirme l'idéologie étasunienne dont le but est de diffuser le plus d'armes possible et il souligne que "ce phénomène n'est pas nouveau, mais prend une dimension inquiétante" car, selon ce spécialiste, ces reproductions sont proches à 95% du modèle original.

Un trafic bien organisé

En plus du Varois exilé en Belgique, six personnes ont été écrouées et cinq ont été placées sous contrôle judiciaire. Un dernier individu est placé en détention provisoire. Les suspects ont entre 18 ans et une trentaine d'années.

Certains s'occupaient de la fabrication des armes, d'autres servaient d'intermédiaires comme revendeurs. Des acheteurs (collectionneurs ou personnes liées au trafic de stupéfiants) ont également été arrêtés. Afin d'échapper aux contrôles, les pièces fabriquées à l'aide d'une imprimante 3D étaient envoyées une par une à l'acheteur.

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