Chauffeur de bus tué à Bayonne : les témoins du drame racontent la scène trois ans après
Émouvants ou cliniques, les propos des témoins qui ont assisté à la scène entrainant la mort de Philippe Monguillot, ont été au centre de la troisième matinée du procès des agresseurs présumés du chauffeur de bus bayonnais, devant la cour d'assises des Pyrénées-Atlantiques à Pau.
Le temps a passé depuis ce 5 juillet 2020 lorsque deux jeunes hommes désœuvrés passent à tabac le chauffeur de trambus bayonnais, Philippe Monguillot, qui avait osé leur demander de mettre leur masque de protection contre la Covid-19. Les témoins de la violente altercation se sont exprimés mardi 19 septembre devant la cour d'assises des Pyrénées-Atlantiques, réunie au palais de justice de Pau depuis trois jours, sous la présidence du juge Dominique Coquizart. Les souvenirs restent vivaces même si parfois les détails se sont évanouis dans les mémoires trois ans après les faits à la station Balishon de Bayonne, peu après 19 heures.
"Une personne hargneuse"
À la barre du tribunal, sous les dorures de la grande salle des assises, c'est d'abord Élisabeth, clerc de notaire de 45 ans, qui raconte avec précision ce qu'elle a vu alors qu'elle était à bord d'une voiture qui circulait dans l'autre sens que celui du trambus. À l'arrêt, en raison du ralentissement routier causé par la scène, elle explique : "J'ai vu une personne hargneuse armer son coup de poing en direction du chauffeur de bus, l'homme était très énervé". Le témoin parle de Wyssem Manai, 25 ans, l'un des deux accusés renvoyés pour "violence volontaire ayant entraîné la mort sans intention de la donner". Élisabeth poursuit :"Je n'ai pas vu le choc à la figure, mais j'ai entendu le bruit sourd de la tête de la victime qui cogne contre le trottoir, j'en ai eu la chair de poule".
"Comme un bruit de fracas"
Felix, 25 ans, était dans le trambus ce jour-là. Le jeune homme ne parvient pas à cacher son émotion et ses larmes au moment de témoigner depuis Grenoble, via une vidéo conférence. Il décrit le coup de tête porté par le chauffeur de bus à Wyssem M. après une altercation verbale. "Ce sont deux jeunes cons, mais je ne me sentais pas personnellement en danger dans le bus". Lui aussi reste marqué par le bruit de la tête de la victime qui cogne contre le bitume. "Un choc très fort, très puissant", rajoute Jérôme, autre témoin, "comme un bruit de fracas".
"Toi si tu bouges, tu es mort"
Quant au témoignage de Julien, il laisse la salle d'audience dans l'effroi. Jeune chauffeur routier, mais aussi pompier volontaire, il était au volant de sa voiture ce 5 juillet 2020 et il est l'un des rares à avoir porté secours à Philippe Monguillot. Après une première altercation avec les agresseurs, Philippe Monguillot "s'est relevé, il titubait, je lui demande de ne pas bouger". Puis le pire va arriver. "'Toi si tu bouges, tu es mort', m'a dit l'un des agresseurs". En l'occurrence Maxime G. "J'ai dit stop, c'est bon", mais Wyssem M. va porter le coup fatal. Les sanglots montent, le silence s'impose un bref instant. Et Julien de conclure : "C'est très dur, même trois ans après".
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