Bordeaux : "Je ne suis pas un maire shérif", rappelle Pierre Hurmic sur l'armement de la police municipale

Le dossier de la sécurité de retour sur le bureau de Pierre Hurmic ! Le maire de Bordeaux est de nouveau attaqué sur le sujet par l'opposition, notamment de droite, alors qu'il a assuré que la sécurité était l'une de ses priorités. Il est accusé au contraire de laxisme sur le sujet.

ⓘ Publicité

L'opposition réclame des actes

"Je pense qu'il y a beaucoup d'attentes de la population sur la sécurité, explique l'élu d'opposition Thomas Cazenave. Les décisions qui auraient dû être prises ne l'ont pas été. Il n'y a pas assez de policiers municipaux dans nos rues. On demande à Pierre Hurmic d'agir et d'agir beaucoup plus fort. On veut plus de conventions ou de conférences de presse, mais des actes. Il doit agir concrètement. Qu'a-t-il fait sur le sujet ? Rien !". Le président du groupe Renouveau Bordeaux réclame par exemple le doublement des effectifs de la police municipale.

De son côté, le maire écologiste de Bordeaux répond par les chiffres avec une délinquance qui augmente beaucoup moins fortement que dans d'autres villes de la même taille (-1% en 2022 et +2% en 2023). Pierre Hurmic avance aussi l'augmentation justement des effectifs de la police municipale et du nombre de caméras de vidéoprotection sur la ville. "Depuis 2020, nous sommes passés de 138 agents à 170 ans et on sera à plus de 200 d'ici 2026. Idem sur la vidéoprotection où on sera à 215 caméras à la fin de l'année. Ce sont des augmentations de 40 à 50%. C'est du jamais-vu à Bordeaux. Nos adversaires ont le beau rôle de nous critiquer, mais on a hérité d'un passif qui est le leur", précise Marc Etcheverry, le nouvel adjoint au maire en charge de la sécurité, de la prévention de la délinquance et de la médiation.

Hurmic reste opposé à l'armement de la police municipale

Nicolas Florian, autre élu d'opposition, souhaite pour sa part remettre sur la table le débat de l'armement de la police municipale. Sa première demande est que la population soit sollicitée via une consultation sur cette question. Le président du groupe d'opposition Bordeaux Ensemble veut des armes à feu pour les agents : "C'est un enjeu de prévention par ce n'est pas la même chose de voir un agent armé ou non, et puis c'est aussi un facteur qui permet de recruter. Aujourd'hui, les policiers municipaux veulent aller dans des communes où ils sont armés, car c'est un facteur de sécurité pour eux-mêmes et de dissuasion pour la population."

Un policier municipal a d'ailleurs été blessé le week-end dernier lors d'un refus d'obtempérer. Mais Pierre Hurmic reste ferme sur le sujet. Le maire de Bordeaux rappelle au passage qu'Alain Juppé était du même avis que lui aujourd'hui et que c'est une question de philosophie : "Certains maires rêvent d'être shérif. Ils sont fascinés par le modèle américain, en particulier dans l'est de la France. Moi, je ne suis pas un maire shérif." Et les agents ne sont pas des cow-boys. Des agents déjà très bien équipés pour l'édile : "Ils ont des pistolets à impulsions, des matraques télescopiques... Et je considère que réclamer leur armement, c'est vouloir en faire des policiers nationaux. Les missions de la police municipale ne requièrent pas d'être armées. Elle est en charge de la tranquillité publique et non de la sécurité publique." Et non de la sécurité publique comme la police municipale.