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"Insécurité", "ensauvagement", "déni" : les réactions politiques à Bordeaux après l'attaque mortelle au couteau

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Deux personnes ont été poignardées, dont une mortellement, mercredi soir près du Miroir d'eau à Bordeaux. Alors que l'enquête ne fait que commencer, l'attaque au couteau provoque déjà de nombreuses réactions politiques.

Cible des critiques de l'opposition, le maire de Bordeaux Pierre Hurmic rencontre les policiers municipaux et les médiateurs de la cellule psychologique. Cible des critiques de l'opposition, le maire de Bordeaux Pierre Hurmic rencontre les policiers municipaux et les médiateurs de la cellule psychologique.
Cible des critiques de l'opposition, le maire de Bordeaux Pierre Hurmic rencontre les policiers municipaux et les médiateurs de la cellule psychologique. © Maxppp - Fabien Cottereau

Au lendemain de l'attaque mortelle au couteau sur les quais de la Garonne, le maire de Bordeaux Pierre Hurmic (Europe Ecologie Les Verts) a dénoncé ce jeudi, "des événements (...) graves et préoccupants". Une prise de parole qui n'éteint pas la polémique naissante sur la sécurité dans la ville-préfecture de Gironde. "Ensauvagement", "insécurité croissante", "déni de la majorité", tour d'horizon des réactions de la part des responsables politiques locaux.

Edwige Diaz (RN) : "Ensauvagement et  explosion de l'insécurité à Bordeaux "

Après avoir adresser son soutien "aux victimes agressées et aux policiers", saluant au passage "le travail remarquable des forces de l'ordre dans des conditions de stress élevé", la député Rassemblement national du Blayais et vice-présidente du RN Edwige Diaz appelle le maire de Bordeaux et sa majorité à "sortir du déni".

"Il y a incontestablement une explosion de l'insécurité à Bordeaux, un sauvagement de la ville. Il suffit de se rappeler l'été 2020 au cours duquel, pendant deux mois, 26 attaques au couteau ont été enregistrées. Il suffit de regarder les chiffres de l'insécurité de 2023 qui ont explosé à tous points de vue. Il y a quelques jours, monsieur Hurmic déclarait qu'il n'était pas un shérif et un de ses adjoints disait qu'en voulant armer la police (municipale), on jouerait sur les peurs. Moi ce que je veux dire à cette majorité écologiste-Nupes, c'est qu'aujourd'hui, ce sont les Bordelais qui ont peur."

Nicolas Florian (LR) : "C'est une réalité. Ce n'est pas un sentiment d'insécurité"

"On est choqués, c'est très grave. Beaucoup de témoins sont en état de sidération, déclare l'ancien maire Les Républicains de Bordeaux Nicolas Florian. On a assisté, en direct pour certains, à la mort d'un homme". Le chef de file de l'opposition de droite au conseil municipal voit dans l'attaque mortelle au couteau une nouvelle preuve de "l'explosion" de la délinquance depuis l'arrivée au pouvoir des écologistes.

"Ils n'ont pas pris la réalité des choses, déplore l'ancien maire LR. Pas plus tard qu'au dernier conseil municipal ce mardi, j'ai demandé d'organiser un référendum local sur l'armement de la police municipale. Ils ne veulent pas. Donc il y a une forme de déni de réalité. J'en étais choqué et on a pris en pleine face ce qui est une réalité de la ville de Bordeaux", ajoute Nicolas Florian.

Fabien Robert (Modem) : "Je ne reconnais pas Bordeaux (...) mais pas d'amalgame"

Au centre, le constat semble partagé mais le timing est mal choisi*,* estime Fabien Robert. "Je pense à toutes celles et ceux qui se disent - ça aurait pu être moi", confie d'emblée l'élu bordelais et président du Modem en Gironde. "C'est extrêmement choquant, perturbant. Néanmoins, je ne fais pas d'amalgame par rapport à des questions qui viendront et qui sont déjà sur la table, qui sont celles des moyens liés à la sécurité".

"Ce qu'on dit depuis pas mal de mois maintenant se confirme, mais je crois que ce moment-là du débat viendra plus tard. Je n'aime pas trop les amalgames dans une période où on a d'abord le choc, l'enquête, la justice. Et ensuite, les élus, celles et ceux qui doivent gouverner la ville, je l'espère, en tireront les conséquences", poursuit Fabien Robert, qui a récemment annoncé qu'il sera candidat aux prochaines municipales à Bordeaux.

Pierre Hurmic (EELV) : "L'heure n'est pas à la récupération"

"Ce n'est pas le moment de jouer sur les émotions mais il faudra qu'on reparle de ce dossier et je redis combien il faut plus d'effectifs", affirme Nicolas Florian. Lors du dernier conseil municipal mardi 9 avril, le maire écologiste a répondu aux critiques par les chiffres, mettant en avant une délinquance qui augmente beaucoup moins fortement à Bordeaux que dans d'autres villes de la même taille. Pierre Hurmic rappelle également l'augmentation des effectifs de la police municipale et du nombre de caméras de vidéoprotection sur la ville.

"Les effectifs ont augmenté, reconnaît son prédécesseur Nicolas Florian, mais c'est moi qui avais lancé le plan de recrutement en quatre ans et il faut maintenant poser la question à la population : souhaitez-vous, oui ou non, que notre police municipale soit armée? C'est un élément préventif de dissuasion et c'est un élément qui permettra de recruter plus de policiers municipaux".

"L'heure n'est pas à la récupération, à la démagogie, mais à l'esprit de responsabilité, à la dignité et à la mesure," a martelé de son côté le maire Pierre Hurmic au lendemain de l'attaque mortelle au couteau. Certains de ses opposants sont pourtant décidés à ne pas attendre le prochain conseil municipal prévu le 4 juin pour remettre sur la table la question de la sécurité.

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