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Assassinat de Léa : 30 ans de réclusion criminelle contre Bernard, 25 ans contre Laura, tous deux reconnus coupables

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Bernard et Laura sont tous deux reconnus coupables de l'assassinat de Léa, la nouvelle conjointe du mari, le 14 septembre 2021. Lui écope de 30 ans de réclusion criminelle ; son ex-femme, de 25 ans. Le tout est assorti d'une peine de sûreté, qui correspond à la moitié de la condamnation.

Le verdict est attendu ce vendredi soir. Le verdict est attendu ce vendredi soir.
Le verdict est attendu ce vendredi soir. © Radio France - Valérie Massip

Le verdict est tombé ce vendredi soir aux Assises de la Somme, dans l'affaire de l'assassinat de Léa, 23 ans, à Bouquemaison dans le nord du département. Le couple est reconnu coupable d'assassinat : Bernard, qui a préparé le scénario mortel, est condamné à 30 ans de réclusion criminelle ; Laura, qui a fauché mortellement Léa, à 25 ans. Cela est assorti d'une peine de sûreté équivalent à la moitié de la condamnation : 15 ans donc pour l'homme, 12 ans et demi pour la femme.

Des peines très lourdes, mais à la hauteur des faits selon les avocats

Le parquet avait requis des peines très lourdes : 30 ans de réclusion criminelle pour les deux. L'avocate générale avait estimé que la responsabilité des accusés était égale. Le jury en a décidé autrement pour Laura : en la condamnant à 25 ans de réclusion criminelle, une peine plus légère de 5 ans que son co-accusé, le verdict indique que sa responsabilité dans la préparation du meurtre est moins marquée. "C'est une lourde peine, ma cliente s'y attendait ; mais c'est justifié vu la gravité des faits, dit Maître Marie Fouquart, l'avocate de Laura. Il y a cet écart de 5 ans avec son co-accusé, c'est à la fois symbolique et important. On reconnaît qu'elle a participé aux faits, mais qu'elle n'en était pas forcément l'instigatrice". Laura n'a pas pour l'instant l'intention de faire appel.

Bernard lui, écope de 30 ans de réclusion criminelle : "C'est une peine très lourde mais qui est à la hauteur du crime commis. C'est un homme complètement abattu par ce qu'il fait : nous n'avons pas l'intention de faire appel, il entend assumer l'intégralité de sa peine", précise son avocat Maître Stéphane Dacquo.

Du côté des parties civiles, l**a famille de la victime est "assez satisfaite : la souffrance n'est pas réparée, mais il est important de voir les deux accusés condamnés, précise Maître Mathilde Cormier, avocate de la demi-sœur et du père de Léa. On aurait aimé avoir des précisions ceci dit sur les causes de cet assassinat : pourquoi Bernard a-t-il tué cette femme dont il était fou amoureux ?" A l'audience civile, les accusés ont été condamnés à payer conjointement 40.000 euros à la demi-sœur de Léa, et la même somme à son père, au titre du préjudice moral.

La meilleure amie de l’accusée décrit une femme "sous l’influence de son mari"

La matinée de ce vendredi était consacrée aux expertises psychiatriques et psychologiques des accusés. La meilleure amie de Laura a témoigné à la barre : elle est l’une des dernières personnes à avoir parlé à l’accusée avant le drame. "Je ne me doutais de rien, on a discuté au téléphone comme d’habitude", se rappelle S., 18 ans de plus que Laura. Elle était la confidente de l’accusée et décrit une femme sous l’influence, voire l’emprise de son mari : "Bernard était son Dieu, elle aurait fait n’importe quoi pour lui. Je lui disais que maintenant qu’il était avec Léa, il fallait tourner la page mais elle n’écoutait pas." Dans le box, Laura pleure silencieusement, face à cette amie qui a très souvent essayé de la raisonner : "Je lui disais que Léa n'était pas la seule responsable, Bernard l’était aussi ! Mais elle était en boucle : Léa lui avait volé son mari".

Le psychologue le confirme : Laura présente une dépendance affective et une rancune pathologique qui s’est concentrée sur la victime. "Tuer Léa, c’était pour elle le seul moyen d’atteindre son objectif : retrouver son mari", tout en ayant conscience de la gravité des faits insiste l’expert.

Un accusé "manipulateur et perdu" selon le psychologue

Même conscience des faits chez Bernard, un homme présenté comme impulsif, pas sûr de lui. L’accusé était "subjugué" par Léa, qui a regonflé son égo. Mais son incapacité à choisir entre ses deux relations est vite survenue ; dans cette impasse, seule solution pour cet homme "perdu et manipulateur" ajoute le psychologue : éliminer Léa. "Je ne peux pas expliquer les faits, ni apporter d’excuse", avait affirmé Bernard au psychologue un mois après les faits. Une déclaration qui fait échos à ses propos tenus le premier jour du procès. Mais cette question reste toujours en suspens à quelques heures de la fin de l’audience : pourquoi l’accusé a-t-il orchestré l’assassinat de Léa, malgré son amour pour elle ? Début de réponse du psychologue : "Une chose est sûre, il n’aurait pas supporté qu’elle le quitte".

Les excuses de l’accusée à la famille de la victime

L’ouverture de cette troisième journée a été marquée par la prise de parole de l’accusée, qui a voulu présenter ses excuses aux proches de Léa : "Je pense à Léa chaque jour : je regrette terriblement, pardonnez-moi." Interrogée par le président plus tard dans la matinée sur un risque de récidive, l’accusée affirme : "J’ai déjà fait l’erreur, je ne recommencerai pas".

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