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Assassinat de Samuel Paty : sa sœur Mickaëlle veut que l'État reconnaisse sa responsabilité

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La sœur de Samuel Paty, assassiné en octobre 2020 aux abords du collège des Yvelines où il enseignait, aurait pu être évitée, estime la sœur de l'enseignant. Elle demande à ce que la responsabilité de l'État soit reconnue dans le décès de son frère, affirme-t-elle ce mardi.

Mickaëlle Paty lors de la dénomination de la Place Samuel Paty, à Cannes, en janvier. Mickaëlle Paty lors de la dénomination de la Place Samuel Paty, à Cannes, en janvier.
Mickaëlle Paty lors de la dénomination de la Place Samuel Paty, à Cannes, en janvier. © Maxppp - Cyril Dodergny

La sœur de Samuel Paty, Mickaëlle, veut que la responsabilité de l'État "soit reconnue" dans le décès de l'enseignant, tué près de son collège à Conflans-Sainte-Honorine en octobre 2020, annonce son avocat Carine Chaix sur franceinfo ce mardi. Un courrier a été envoyé le 15 mars au Premier ministre et aux ministres de l'Intérieur et de l'Éducation nationale. Ce recours administratif réclame "la reconnaissance officielle de la responsabilité de l'État dans la survenance de l'attentat". Les ministres ont deux mois pour répondre, faute de quoi l'affaire sera portée devant la justice administrative.

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Samuel Paty, professeur d'histoire-géographie de 47 ans, avait été poignardé puis décapité par Abdoullakh Anzorov, réfugié russe d'origine tchétchène le 16 octobre 2020. L'homme de 18 ans, radicalisé, lui reprochait d'avoir montré en classe des caricatures de Mahomet. Il avait revendiqué son geste en se félicitant d'avoir "vengé le prophète", puis avait été tué par la police.

"Ils ont envoyé un référent laïcité chargé de lui faire la leçon"

Mickaëlle Paty estime en fait que l'attentat aurait pu être évité, si la préfecture et le rectorat avaient pris au sérieux les menaces visant son frère. Dans son courrier, elle dénonce les nombreuses "fautes commises par l'administration". D'abord l'inaction du collège et du rectorat après le mensonge d'une élève : une collégienne de 13 ans avait accusé Samuel Paty d'avoir fait sortir les musulmans du cours pour projeter les caricatures de Charlie Hebdo. "Or, elle etait absente ce jour-là et le collège l'a appris par la suite", rappelle l'avocate Carine Chaix. "Aucun démenti public n'a été fait auprès des parents d’éleves et des professeurs pour contenir l'incendie", déplore-t-elle auprès de franceinfo.

Le rectorat a ensuite sous-estimé la gravité des menaces de mort pesant sur son frère, poursuit Mickaëlle Paty dans son courrier. "Une grave négligence", dénonce Carine Chaix. "Au lieu de cela, ils ont envoyé un référent laïcité chargé de lui rappeler les règles et lui faire la leçon", ajoute-t-elle. "On a abandonné Samuel Paty", s'indigne l'avocate.

La défaillance des services de renseignement

Selon elle, "il y a aussi la défaillance des services de renseignement qui n'ont pas mis Samuel Paty sous protection, le temps que la situation s'apaise". Et ce alors qu'ils avaient été alertés de la gravité des menaces une semaine avant l'attentat. Ainsi, Mickaëlle Paty réclame que "cette responsabilité soit reconnue pour que le pire ne se reproduise pas, pour que les institutions regardent en face les dysfonctionnements et prennent les mesures qui s'imposent pour protéger les professeurs".

Mickaëlle Paty demande à l'Etat une somme "symbolique" qui sera reversée à des associations soutenant la laïcité à l’école. Elle explique avoir entamé cette démarche après le meurtre par un terroriste islamiste du professeur Dominique Bernard à Arras, le 13 octobre dernier, le jour de l'hommage rendu à Samuel Paty dans les établissements scolaires.

Déjà des plaintes contre l'administration

Dix membres de la famille de Samuel Paty ont porté plainte en avril 2022 contre l'administration, à qui ils reprochent de ne pas avoir protégé le professeur. Une information judiciaire a été ouverte par le parquet de Paris pour non-assistance à personne en péril et non-empêchement de crime.

Six collégiens ont été condamnés à des peines allant de 14 mois de prison avec sursis à six mois de prison ferme - aménagées sous bracelet électronique - le 9 décembre 2023 pour leur implication dans l'assassinat de Samuel Paty. Le procès de huit adultes mis en cause dans cet attentat est prévu devant la cour d'assises spéciale du 12 novembre au 20 décembre.

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