Passer au contenu

Agression en marge du match de foot TFC-OM : "J'étais au mauvais endroit au mauvais moment" témoigne la victime

- Mis à jour le
Par

L'homme agressé à coup de barre de fer à la terrasse d'un café-restaurant dimanche midi près du Stadium de Toulouse en marge de la rencontre de foot TFC-OM est sorti de l'hôpital. Il souffre d'une luxation à l'épaule et de nombreuses ecchymoses. Lui et la patronne du "Mambikas" ont porté plainte.

Kevin préfère rester anonyme de crainte d'inquiéter ses proches, en fond le Mambikas lieu de son agression. Kevin préfère rester anonyme de crainte d'inquiéter ses proches, en fond le Mambikas lieu de son agression.
Kevin préfère rester anonyme de crainte d'inquiéter ses proches, en fond le Mambikas lieu de son agression. © Radio France - Pascale Danyel

L'homme agressé à coup de barre de fer à la terrasse d'un café-restaurant dimanche midi près du Stadium de Toulouse en marge de la rencontre de foot TFC-OM est sorti de l'hôpital. Ce Lillois de 43 ans souffre d'une luxation à l'épaule et de nombreuses ecchymoses. Il a porté plainte. France Bleu Occitanie l'a rencontré à son retour du commissariat.

Frappé à coup de barre de fer

Une écharpe immobilise son bras et son épaule gauche, ses poignets sont enflés, il ne peut plus se chausser ni faire de nombreux gestes du quotidien basiques comme fermer une fenêtre ou enfiler un pantalon, mais il garde le moral. Kevin parle de son agression de façon posée et précise : "Je suis venu boire un petit verre, c'était un dimanche ensoleillé. J'ai eu besoin de fumer une cigarette. Donc je m'installe à la terrasse et là, d'un seul coup, je sens un attroupement arriver.

J'ai vu qu'ils étaient tous habillés en noir (et cagoulés ndlr) et que ça faisait une belle foule. Un bus, une quarantaine, une cinquantaine. J'ai le temps de me lever rapidement, par réflexe, de courir, mais malheureusement, je prends un coup de barre de fer dans l'épaule. Ensuite, je me protège le visage, je reçois un autre coup de barre, je chute."

Ni supporter du TFC, ni amateur de foot

Kevin n'a pas d'explication à ce qui lui est arrivé : "Dans mon malheur, j'ai de la chance d'avoir réussi à me lever pour pouvoir ensuite courir jusqu'en face et rentrer chez moi. C'est affolant, moi personnellement, j'ai jamais connu ça. C'est de la violence gratuite. C'est malheureux en 2024 et comme je vous dis et répète, je suis pas supporter ni de Toulouse, ni de Lille, ni de Marseille. Je ne suis pas trop footeux. J'étais au mauvais endroit au mauvais moment."

Kevin a maintenant rendez-vous avec la médecine légale pour déterminer le nombre de jours d'ITT auxquels il a droit. Il en a au moins pour trois semaines d'immobilisation.

L'établissement vandalisé est un bar de supporters du TFC

La patronne du restaurant a elle aussi porté plainte, la vitrine de son établissement a été brisée, le rideau en fer vandalisé. Elle se prénomme Mambo et tient le Mambikas. Dimanche, elle a eu la peur de sa vie.

Mambo vient à notre rencontre les bras chargé du repas du midi qu'un commerçant voisin vient de lui offrir par solidarité avec ce qui lui arrive. Elle dit qu'elle a le moral, elle relativise. Elle a aussi les larmes aux yeux et un grand besoin de parler : "J'ai vu des fumigènes, j'ai vu des barres de fer, j'ai vu des trucs métalliques, mais je ne sais pas si c'est des couteaux. Tout le monde avait quelque chose dans la main. Les gars à l'intérieur ont dit 'c'est les Marseillais'.

Franchement, je me suis dit, mais c'est pas possible ! Est-ce-que vous vous êtes disputés avant ? Mais non, on ne s'est pas disputé avant donc je comprends pas. Moi, ça fait treize ans que je suis là et avant on recevait les supporteurs des deux camps. Maintenant, je ne reçois que le Téfécé, il n'y a plus de supporters adverses. Je ne sais pas ce qu'est devenu le foot, chaque supporter a son bar."

Pour autant pas question de se laisser impressionnée : "Moi, je pense que j'ai le double de leur âge. J'aurais pu mourir et d'autres personnes dans le bar aussi, mais j'estime qu'il faudrait peut-être réinstaurer du respect de l'être humain puis du respect du sport. Hors de question que des petits jeunes viennent faire la loi. Je ne dis pas que toute la jeunesse est abîmée, je dis simplement qu'il y a un souci. C'est pas normal."

Le soir même de l'agression de son client et du vandalisme de son commerce Mambo a rouvert. L'un des vandales présumé, âgé de 33 ans et placé en garde à vue, a été libéré ce lundi. D'après le parquet, il n'a pas de lien avec l'agression. L'enquête se poursuit.

"Le Mambikas" se trouve à quelques dizaines de mètres du Stadium de Toulouse et est régulièrement fréquenté par les supporters du TFC.
"Le Mambikas" se trouve à quelques dizaines de mètres du Stadium de Toulouse et est régulièrement fréquenté par les supporters du TFC. © Radio France - Pascale Danyel

Ma France : Améliorer le logement des Français

Quelles sont vos solutions pour aider les Français à bien se loger ? En partenariat avec Make.org, France Bleu mène une consultation citoyenne à laquelle vous pouvez participer ci-dessous.

undefined