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Affaire Fillon : l'Elysée saisit le Conseil supérieur de la magistrature après les "pressions" évoquées

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Emmanuel Macron a demandé vendredi soir au Conseil supérieur de la magistrature de vérifier que le parquet national financier (PNF) a bien mené en "toute sérénité, sans pression" de l'exécutif son enquête sur les époux Fillon pendant la campagne présidentielle de 2017.

Dans le procès de l'ancien Premier ministre et de son épouse, Pénélope, le jugement est attendu le 29 juin. Dans le procès de l'ancien Premier ministre et de son épouse, Pénélope, le jugement est attendu le 29 juin.
Dans le procès de l'ancien Premier ministre et de son épouse, Pénélope, le jugement est attendu le 29 juin. © Maxppp - Aurelien Morissard

Les propos de l'ex-procureure du parquet nationale financier chargée de l'enquête sur l'affaire Fillon ont largement fait réagir et c'est maintenant l'Elysée qui intervient. Emmanuel Macron a demandé vendredi soir au Conseil supérieur de la magistrature de vérifier que le parquet national financier (PNF) a bien mené en "toute sérénité, sans pression" de l'exécutif son enquête sur les époux Fillon pendant la campagne présidentielle de 2017.

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Le 10 juin dernier, devant les députés de la commission d'enquête parlementaire sur l'indépendance de la justice, Eliane Houlette, ancienne cheffe du parquet national financier, affirmait avoir subi "un contrôle très étroit et une pression très lourde" du parquet général (dont la procureure est directement rattachée au ministère de la Justice). Face à la polémique, elle a précisé vendredi que ses propos avaient été "déformés ou mal compris". "M. Fillon n'a pas été mis en examen à la demande ou sous la pression du pouvoir exécutif", a-t-elle affirmé, ces "pressions" étaient d'ordre "purement procédural".

Vidéo - Voir l'audition de l'ancienne procureure du parquet national financier (à partir de 36'17'' sur l'affaire Fillon)

Éliane HOULETTE - Audition #26 de la commission d'enquête sur l'indépendance de la justice

Le principe des remontées d'informations alimente le soupçon

En attendant, pour l'avocat de François Fillon, les affirmations d'Eliane Houlette face aux députés montrent"que cette enquête était à charge, qu'elle était folle et qu'elle n'avait qu'un seul but : abattre François Fillon". Les réactions sont vives également dans le camp de l'ancien candidat à la présidentielle de 2017 et chez ses adversaires notamment Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon. Autre réaction, celle de la présidente du Syndicat national de la magistrature invitée de France Info ce vendredi, Katia Dubreuil discute le principe de "remontée d'informations" entre le parquet national financier, le parquet général et le ministère de la Justice. Le syndicat de magistrats réclame la suppression de ce principe prévu par la loi au prétexte qu'il "alimente le soupçon des citoyens." Le parquet général peut demander des remontées d'information aux parquets et les transmettre à la direction des affaires criminelles et des grâces au sein de la Chancellerie, qui peut les faire suivre au cabinet du garde des Sceaux. En revanche, la loi Taubira de 2013 interdit au garde des Sceaux de donner des instructions dans des dossiers individuels.

Jugement attendu le 29 juin dans l'affaire Fillon

Le jugement est attendu le 29 juin dans l'affaire des soupçons d'emplois fictifs de Penelope Fillon où sont poursuivis l'ancien Premier ministre et son épouse, et l'ancien député et actuel maire de Sablé-sur-Sarthe en campagne pour sa réélection, Marc Joulaud. Au tribunal correctionnel de Paris, le parquet national financier a requis en mars cinq ans de prison, dont deux ans ferme contre François Fillon, et trois ans de sursis contre son épouse Penelope. Le procureur a également requis des amendes de 375.000 euros d'amende pour chacun et 10 ans d'inéligibilité contre l'ancien Premier ministre. Pour Marc Joulaud, le parquet national financier a requis deux ans de prison avec sursis et 20.000 euros d'amende.

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