Passer au contenu
Publicité

Abus sexuels dans l'Église : l'abbé Mercier reconnaît des "anomalies" et des "plaisirs charnels" à Tarasteix

Par

La chambre de l'instruction de la cour d'appel de Pau a étudié ce mardi matin la demande de remise en liberté de Jean-Claude Mercier. L'ancien abbé de Tarasteix est en détention provisoire depuis le 12 juillet. Il a été mis en examen pour des viols sur deux hommes dans les années 1990 et 2000.

Chambre de l'instruction de la cour d'appel de Pau Chambre de l'instruction de la cour d'appel de Pau
Chambre de l'instruction de la cour d'appel de Pau © Radio France - Marion Aquilina

L'ancien abbé Jean-Claude Mercier a demandé à être libéré ce mardi matin. Cet homme âgé de 81 ans avait été incarcéré et mis en examen le 12 juillet pour viols sur deux personnes dans les années 1990 et 2000. Jean-Claude Mercier a donc présenté sa demande de remise en liberté à la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Pau. Le juge d'instruction avait décidé de le placer en détention provisoire pour éviter le risque de récidive et limiter les pressions sur les témoins et sur les victimes. L'avocat général a requis le maintien en détention pour les mêmes raisons ce mardi.

Publicité

Les premiers mots de l'ancien abbé, pas de remords

Devant les juges, l'ancien abbé Jean-Claude Mercier a pris la parole, d'abord pour évoquer ses conditions de détention à Tarbes et son état de santé : "J'ai souffert le martyre. La détention n'est pas un hôpital, c'est normal, mais ça fait 15 jours que je n'ai pas mangé, j'ai bu un peu d'eau, parfois un yaourt. De votre décision dépendra ma vie ou ma mort." D'après nos informations, le détenu ne s'alimenterait quasiment plus depuis son incarcération.

La voix chevrotante, il a poursuivi ses déclarations auprès de la chambre de l'instruction : "Je regrette d'avoir fait des anomalies. Des milliers de jeunes que j'ai vus, j'ai beaucoup aidé. Si vous saviez tout le bien que j'ai fait, je ne reçois qu'ingratitude." L'octogénaire pleure un peu à la fin de cette audience où son avocate, Me Chipi, a demandé qu'il soit libéré et qu'il puisse rester chez lui avec un bracelet électronique. Me Lorea Chipi assure que son client "a eu un repentir".

En garde à vue pourtant, Jean-Claude Mercier n'avait pas été très bavard. Quand les enquêteurs ont présenté des dizaines de témoignages de viols sur des jeunes hommes mais aussi sur des enfants qui avaient 9 ans, 11 ans pour certains, Jean-Claude Mercier a parlé de "plaisir charnel", "d'activité charnelle". Il a reconnu des "dérapages" et des relations avec quelques-uns, cinq et tous consentants, selon lui.

Des victimes bénéficiaires du RSA ou de l'allocation aux adultes handicapés

Pendant cette audience, il apparaît que les victimes se comptent par dizaines dans ce dossier. La juge a lu des témoignages devant le mis en cause. Jean-Claude Mercier est un homme de 81 ans, diminué, cheveux blanc, vêtu d'un costume, il fait non de la tête en entendant certaines choses pourtant saisissantes.

Les faits évoqués sont particulièrement graves, de nombreux viols sur des garçons qui à l'époque avaient 9 ans, 11 ans, 14 ans. Pour certains, les viols se sont produits alors qu'ils étaient en colonie à Tarasteix. D'autres ont raconté que "ce n'était pas tous les jours", mais il y avait "un planning avec les préférés du père Mercier".

De l'argent donné aux victimes pour qu'elles se taisent ?

Des témoins ont également parlé "d'enfants amenés de force" dans ce lieu de pèlerinage, l'abbaye Notre-Dame de l'Espérance. Un procédé quasi systémique a été relevé par la présidente : de l'argent était donné aux familles des victimes pour acheter leur silence. C'est ce qui est ressorti des témoignages et les écoutes téléphoniques ont prouvé qu'il y avait souvent des demandes d'argent sans que le motif soit mentionné.

Cette funeste liste ne s'arrête pas là, parmi les victimes figurent des jeunes qui avaient des problèmes d'addiction à la drogue. Pendant plusieurs années un homme a révélé être allé trois fois par semaine voir l'abbé, ils avaient des rapports sexuels et Jean-Claude Mercier lui donnait de l'argent pour qu'il puisse s'acheter de l'héroïne.

Ma France : Améliorer le logement des Français

Quelles sont vos solutions pour aider les Français à bien se loger ? En partenariat avec Make.org, France Bleu mène une consultation citoyenne à laquelle vous pouvez participer ci-dessous.

Publicité

undefined