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A Mulhouse, un octogénaire jugé pour le recel de canons du 16e siècle

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L'affaire des canons datant du 16e siècle de la ville de Mulhouse a été examinée devant la justice ce jeudi 23 mars. Le collectionneur de la région de Colmar qui avait tenté de les vendre a été jugé. La procureure de la République a demandé deux ans de prison avec sursis et 30.000 euros d'amende.

Les canons sont revenus à Mulhouse en janvier 2020 Les canons sont revenus à Mulhouse en janvier 2020
Les canons sont revenus à Mulhouse en janvier 2020 © Maxppp - Alain Cheval

Un octogénaire qui avait tenté de revendre aux enchères des canons de la ville de Mulhouse du 16e siècle a été jugé devant le tribunal de Colmar ce jeudi 23 mars. A l'audience, l'homme qui était pourtant ancien responsable du patrimoine historique du conseil général a minimisé les faits. Le procureur a demandé deux ans de prison avec sursis et 30.000 euros d'amende.

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Longue recherche des canons

Ces canons symboles de la République indépendante de Mulhouse qui remontent au 16e siècle avaient été enterrés pour les sauver de l'ennemi en 1871. Il sont réapparus en 2012. C'est un amateur éclairé à l'époque qui avait donné l'alerte, lors d'une vente aux enchères à Munich organisée par la société Herman Historica. Une vente finalement annulée. Elle a permis de remonter jusqu'à un collectionneur de la région de Colmar, âgé de 81 ans et ancien responsable du patrimoine historique au conseil général.

Le collectionneur minimise

Après une plainte de mairie de Mulhouse, l'homme a été poursuivi pour exportation illicite de biens protégés, mais aussi recel. L'octogénaire avait acheté ces deux canons à un brocanteur issu de la communauté du voyage en 1994.

A l'audience, il a minimisé la valeur des canons. "Je me suis dit que ce sont des beaux bronzes," a expliqué l'octogénaire. "Mais quand vous voyez Mulhouse dessus, vous ne vous êtes pas posé de questions ?", a interrogé la présidente.

"Je suis technicien et ça n'a pas attiré ma curiosité " a répondu Gilbert Meyer, pourtant ancien responsable du patrimoine historique du conseil général. ".Je voulais les acheter pour les mettre sur une plate-forme du château du Hohlandsbourg. J'ai fait un emprunt fantastique de 100.000 francs à l'époque et je ne suis pas allé plus loin ", a argumenté le collectionneur.

Deux ans de prison avec sursis demandés et 30.000 euros d'amende

Pourtant reprend la présidente : "Vous saviez que ces canons étaient recherchés qu'ils avaient une valeur patrimoniale et vous ne les proposez à aucun musée français ? ". "Non,  je n'y ai pas pensé " a répondu Gilbert Meyer.

"Je suis indignée parce que cette personne a dépouillé l'Etat et nos concitoyens de ces objets précieux. Il a essayé d'en faire du commerce," explique la procureure de la République. Elle a demandé 2 ans de prison avec sursis, 30.000 euros d'amende et une interdiction des droits civiques pendant 5 ans. L'affaire a été mise en délibéré au 20 avril. L'octogénaire se revendique être le propriétaire. La ville de Mulhouse a démontré le contraire pendant l'audience.

Retour des canons à Mulhouse en janvier 2020

Cette affaire est le fruit d'une très longue procédure judiciaire. La cité haut-rhinoise a en tout cas retrouvé ses deux canons en janvier 2020, après un accord avec la maison allemande de vente aux enchères. Deux magnifiques pièces d’artillerie en bronze qui datent de 1554.

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