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Douze mois avec sursis requis contre le directeur d’Emmaüs Tarn-et-Garonne pour des détournements

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Le directeur et le directeur adjoint d’Emmaüs ont été jugés ce mardi 28 novembre par le tribunal de Montauban pour abus de confiance et blanchiment. Ils sont soupçonnés d’avoir participé au trou dans la trésorerie de 57.000 euros. Douze mois de prison avec sursis ont été requis contre le directeur.

Les deux directeurs d'Emmaüs ont été jugés pendant plus de cinq heures devant le tribunal de Montauban. Les deux directeurs d'Emmaüs ont été jugés pendant plus de cinq heures devant le tribunal de Montauban.
Les deux directeurs d'Emmaüs ont été jugés pendant plus de cinq heures devant le tribunal de Montauban. © Radio France - Sandrine Morin

Le fonctionnement de l’association Emmaüs Tarn-et-Garonne a été disséqué devant le tribunal de Montauban ce mardi 28 novembre. Chaque année, les ventes en liquide de l’association représentent entre 400.000 et 500.000 euros. Et depuis des années, des doutes planent sur la gestion d’Emmaüs 82. Dès 2020, la comptable alerte la préfecture sur un trou de plus de 57.000 euros dans les comptes de 2019.

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Choc du monde associatif

À la suite de cette alerte, les enquêteurs découvrent des versements importants en liquide sur les comptes du directeur et du directeur adjoint d’Emmaüs de 2019 à 2022. Le premier a déposé plus de 83.000 euros en liquide en cinq ans. Dans le milieu associatif du Tarn-et-Garonne, les poursuites contre le directeur d’Emmaüs, très investi dans l’humanitaire, ont été un véritable choc. Et le quinquagénaire a eu du mal à justifier ces rentrées d’argent liquide.

"Une maison ouverte, une maison du bonheur" où toutes les nationalités sont présentes et "où les tablées sont toujours immenses". Une demeure où il y a toujours une chambre pour ceux qui en ont besoin. C’est ainsi que le directeur d’Emmaüs explique à la barre son train de vie important : 8.000 euros par mois pour lui qui en gagne 4.000. Mais c’est aussi grâce à cette maison ouverte qu’il justifie les rentrées d’argent en liquide. "Les gens qui passaient du temps chez nous laissaient toujours une enveloppe pour le fonctionnement du foyer".

Sommes colossales

Et le responsable départemental de l’association dresse ainsi un tableau qui reprend mois par mois, semaine par semaine les dons de sa famille et de ses amis, plus de 21.000 euros en 2021. Et donc plus de 83.000 euros en cinq ans. Une justification qui a du mal à tenir : "On n’a pas la même famille, on n’a pas les mêmes amis" s’exclame la présidente du tribunal. En tout cas, celui a créé l’association dans le département en 1995, continue de jurer "je suis sûr de n’avoir rien pris à Emmaüs". L’association elle estime que ses deux salariés ont abusé d'une structure qui était pourtant fragile financièrement.

Le directeur adjoint, quant a lui, s'est versé plus de 95.000 euros sur ses comptes. Il a tenté d’expliquer que ce sont des reventes de voitures qui ont permis les versements liquides. "Ceci n’a rien à voir avec l’argent disparu à Emmaüs" insiste le père de famille âgé de 37 ans. Les deux épouses des salariés ont également été jugées pour avoir participé à ces blanchiments.

Le parquet estime que les explications des deux prévenus étaient totalement fantaisistes et surtout insiste sur les sommes colossales concernées dans cette procédure. "Il n'y a pas eu d'enrichissement, de placements" précise le parquet. "Mais on est face à quelqu'un qui a perdu la frontière entre ses fonds et ceux de l'association." La procureure de la République demande six mois de prison avec sursis à l'encontre des deux épouses. Elle a aussi requis huit mois de prison avec sursis pour le directeur adjoint. Elle fait les réquisitions les plus lourdes pour le directeur : 12 mois de prison avec sursis probatoire et l'obligation d'indemniser les victimes.

Dans ce dossier, l'association Emmaüs 82 est la seule partie-civile. Le jugement sera rendu le 16 janvier prochain.

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