Face à la canicule, une expérimentation sur le bassin de Thau pour oxygéner les coquillages
Les coquillages produits à l'étang de Thau souffrent aussi de la canicule. La chaleur de l'eau prive d'oxygène huîtres et moules, qui parfois, ne survivent pas. Pour tenter de mettre fin à ce problème, des expérimentations ont été lancées pour oxygéner les tables conchylicoles.
Les huîtres et les moules de l'étang de Thau suffoquent. Avec les fortes chaleurs, la température de l'eau augmente et l'oxygène se fait de plus en plus rare pour les coquillages, qui risquent de mourir. Un phénomène qui peut conduire à "la malaïgue", un fléau qui a décimé les productions des conchyliculteurs en 2018. De quoi entraîner de lourdes pertes financières. Des expérimentations sont donc menées depuis fin juillet, par le comité régional de conchyliculture de Méditerranée (CRCM) pour oxygéner deux tables conchylicoles.
La première fonctionne avec un compresseur qui aspire l'air extérieur. "Ça distribue l'oxygène par des réseaux au fond de la table, qui ressortent par des galettes micro-perforées. Ça envoie de l'air en pression. Toutes les huîtres en profitent", explique Adeline Pérignon, chargée de mission au CRCM. Le deuxième test n'a pas encore été mis en place, il le sera entre le 17 et le 20 août. Il doit faire circuler eau de mer et air extérieur pour apporter de l'oxygène aux coquillages. Les prix ne sont pas les mêmes : environ 80.000 euros pour le premier prototype, 15.000 euros pour le deuxième. Ces expérimentations sont prises en charge par l'État, dans le cadre du Plan Littoral 21.
Des premiers résultats positifs
Pour l'instant, les premiers effets sont concluants. "Il y a déjà eu des maintiens d'oxygène plus élevés que sur des tables qui ne sont pas équipées, surtout la nuit où la consommation en oxygène est la plus importante", poursuit Adeline Pérignon, qui peut consulter les données en permanence sur son ordinateur. "On n'a pas pu tester en condition réelle parce qu'on n'a pas eu de malaïgue, donc on ne peut pas savoir si ça aurait pu maintenir les huîtres a un niveau suffisant d'oxygène pour qu'elles restent en vie, mais on a eu un été chaud donc on a pu vérifier qu'il y avait une vraie différence", tempère-t-elle.
Les conchyliculteurs espèrent que l'une des deux techniques fera ses preuves, parce que le réchauffement de l'eau sur le bassin de Thau devient inquiétant. "Il ne faudrait pas que ça monte d'un ou deux degrés, on est à la limite. À 29-30 degrés, les moules commencent à passer l'arme à gauche. Si ça revient chaque été, on ne pourra pas passer le cap. Donc si on a une solution, on est content. Moi je signe de suite", affirme Alain, un exploitant basé à Mèze.
Les tests doivent prendre fin à la fin de l'été. Si les résultats finaux sont bons, les producteurs locaux se verront remettre dès l'année prochaine des kits de montage personnels de l'un des deux systèmes d'oxygénation choisi par le CRCM.
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