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Surf-park de Canéjan : les opposants pointent des dangers sanitaires

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Après avoir déposé en juillet un recours en annulation auprès du Tribunal administratif de Bordeaux, ce qui a suspendu le projet de cette "Académie de la glisse", ils ont versé le 10 janvier d'autres éléments au dossier pour tenter de faire annuler le permis de construire signé par la mairie.

Le Surf Park de Al Ain aux Emirats arabes unis (photo d'illustration). Le Surf Park de Al Ain aux Emirats arabes unis (photo d'illustration).
Le Surf Park de Al Ain aux Emirats arabes unis (photo d'illustration). © Maxppp - Maxppp

Après avoir réétudié le projet pendant des mois sur la base des chiffres fournis dans le permis de construire signé par la mairie de Canéjan en février 2023, les opposants ont fourni un mémoire en réplique au tribunal avec trois grandes lignes directrices.

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Ils évoquent en premier lieu l'exposition du personnel et des visiteurs à des substances polluantes. "Le surf-park devrait être construit sur un site pollué par l'ancienne usine de production de micro-électronique d'IBM, rappelle Vanessa Balci, de Surfider 33. Les sols ont été pollués à l'arsenic, au zinc, au cuivre, aux métaux lourds, aux hydrocarbures. Ces terres d'excavation, ils prévoient d'en faire des buttes d'observation sur lesquelles les familles vont poser leurs serviettes pour regarder leurs enfants faire du surf." Le terrain est d'ailleurs répertorié dans BASOL, base de données des sites et sols pollués.

"Tous les experts à qui ont a mis ces documents entre les mains le trouvent bourré d'erreurs"

Autre danger sanitaire pointé du doigt, celui lié aux eaux de pluie, les promoteurs prévoyant notamment de récupérer l'eau tombée sur les deux hectares de toitures industrielles présentes sur le site afin de réalimenter les deux bassins d'une contenance totale de 20 000 m3. Un choix qui "soulève des problématiques sanitaires graves" selon les trois associations opposées au projet qui évoquent, sur la base d'un guide de l'Agence régionale de santé, des risques de contamination à la bactérie E.ecoli et au cryptosporidium, qui provoque une infection de l'intestin.

Enfin, les opposants ont demandé un rapport à un spécialiste de l'INRAE (institut national de la recherche agronomique) sur la consommation en eau réclamée par le site. Les promoteurs assurent que les deux bassins, dont la superficie équivaut à celle de la place de la Bourse à Bordeaux, seront autonomes en eau. Le rapport conclut qu'entre l'évaporation naturelle et la perte liée à 4 millions de vagues par an, le surf-park aurait, dans l'hypothèse la plus favorable, besoin de 130 000 m3 d'eau par an, soit environ un tiers du volume déjà consommé annuellement par la commune de 6200 habitants.

Les représentants de la Sépanso, de Surfrider 33 et de Canéjan en Transition.
Les représentants de la Sépanso, de Surfrider 33 et de Canéjan en Transition. © Radio France - Arnaud Carré

Plus ils épluchent le dossier et plus les opposants y trouvent à redire. "Tous les experts à qui on a mis ces documents entre les mains le trouvent bourré d'erreurs, explique Rémy Petit de l'association Canéjan en Transition. C'est affirmé avec beaucoup d'aplomb mais quand on regarde la réalité des faits, on arrive à des limites physiques impossibles. A aucun moment, ils expliquent pour quelle raison il pourrait consommer moins que tous les surf-parks existants."

Les opposants estiment que les promoteurs jouent avec l'absence de réglementation et le vide juridique de ce type de concept. Il n'existe pas de surf-park en France aujourd'hui, les neuf projets précédents n'ayant jamais pu aller jusqu'à leur terme. Quatre parlementaires girondins ont d'ailleurs transmis une lettre commune au Ministère de la Santé pour lui demander de se pencher sur le cas de ce genre d'équipement et d'appliquer systématiquement la nouvelle norme AFNOR.

Selon les opposants, la Fédération française de surf aurait retiré son soutien au surf-park. Joint au téléphone, le maire de Canéjan nous a répondu qu'il n'avait "rien à ajouter". Les porteurs du projet n'ont jusqu'ici pas répondu à nos sollicitations.

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