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Réintroduction du grand tétras : la préfecture des Vosges "envisage" des lâchers au printemps

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Le projet de réintroduction du grand tétras sur les sommets des Vosges n'est pas enterré : la préfecture "envisage" les premiers lâchers au printemps 2024. Objectif : aller chercher en Norvège des oiseaux qui ont la même souche génétique que ceux qui sont en voie de disparition en Lorraine.

Le Grand tétras, menacé de disparition dans le massif des Vosges. Le Grand tétras, menacé de disparition dans le massif des Vosges.
Le Grand tétras, menacé de disparition dans le massif des Vosges. © Maxppp - Florian Launette & Mégane Chêne

Le projet de réintroduction du grand tétras dans les Vosges n'est pas abandonné. Il avance, même, selon la préfecture, le parc naturel des Ballons des Vosges et la Région Grand Est, qui annoncent dans un communiqué de presse "envisager" les premiers lâchers d'oiseaux "dès 2024". Les conseils scientifiques régional et national du patrimoine naturel ont pourtant rendus des avis défavorables, en début d'année 2023, sur cette expérimentation. "De nouvelles études apportent des éléments de réponse aux observations formulées" en février, indique le communiqué de presse. Mais les conseils scientifiques ne seront pas reconsultés, d'après le directeur du parc naturel régional des Ballons des Vosges Olivier Claude.

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"Opération de la dernière chance"

Fervent défenseur de ce projet d'expérimentation, Olivier Claude estime qu'il ne faut plus attendre pour lancer ce qu'il qualifie d'"opération de la dernière chance". Il ne reste plus qu'une dizaine de spécimens sur le massif, d'après certains spécialistes. "Si on attend, on ne pourra plus parler de renforcement [de l'espèce endémique] et on va casser la dynamique." Sauf que ce plan est loin de faire l'unanimité. Claude Maurice, membre de l'association Oiseaux Nature 88, dénonce l'entêtement des acteurs mobilisés sur ce projet. "C'est gaspiller de l'argent public pour verdir l'action des pouvoirs publics."

Ce bénévole naturaliste fait partie des opposants à la réintroduction du grand tétras. "Cet oiseau est considéré comme un objet. On sait qu'il ne pourra pas survivre dans le département des Vosges. Aller en capturer en Norvège, dans des conditions difficiles, cela va occasionner un stress mortel. Et les relâcher en milieu hostile qui n'est plus apte à les accueillir aujourd'hui, c'est inacceptable." Sans compter les activités touristiques dans le secteur, jugées incompatibles avec les actions de préservation de biodiversité par Claude Maurice.

Un verdissement de façade ?

Au parc naturel régional des Ballons des Vosges, on répond que le grand tétras est une espèce "plastique", "qui peut s'adapter aux évolutions du climat, mais aussi des habitats." Olivier Claude se veut optimiste : "il y a une bonne chance que cela marche et il faut l'accompagner au mieux." Ces mesures d'accompagnement passent par une sensibilisation de la population, notamment des chasseurs et des randonneurs, mais aussi par une meilleure gestion des forêts.

Les lâchers pourraient se dérouler sur les aires de protection déjà en place, à savoir les massifs du Grand Ventron et du Tanet Gazon du Faing, sous réserve que les élus concernés et la population locale, prochainement consultés, donnent leur feu vert. Le coût de cette première opération, sans compter le suivi et les mesures d'accompagnement, est estimé à 100.000 euros.

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