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Mobilisation contre l'A69 : les "écureuils" annoncent descendre des arbres après de nouveaux éléments d'enquête

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Les collectifs mobilisés contre l'A69 ont annoncé ce samedi 23 mars que les militants perchés dans les arbres de la ZAD, à Saix (Tarn), vont descendre ce dimanche. En cause, des pièces communiquées dans le cadre de l'enquête menée par le parquet de Toulouse.

Les écureuils perchés dans les arbres depuis près de trois mois vont redescendre ce dimanche 24 mars (photo d'archive). Les écureuils perchés dans les arbres depuis près de trois mois vont redescendre ce dimanche 24 mars (photo d'archive).
Les écureuils perchés dans les arbres depuis près de trois mois vont redescendre ce dimanche 24 mars (photo d'archive). © Radio France - MM

Après 37 jours de siège, perchés dans les arbres de la Crémade, à Saix (Tarn), les écureuils vont quitter les lieux ce dimanche 24 mars.

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C'est ce qu'ont annoncé ce dimanche les collectifs opposés à l'A69, parmi lesquels la Voie est libre, le Groupement national de surveillance des arbres (GNSA) ou encore l'Union protection nature environnement du Tarn (Upnet).

Ils saluent "une victoire" mais alors pourquoi décider de quitter maintenant ce bois au cœur de la lutte menée contre le concessionnaire Atosca ? Tout est parti de la nidification de mésanges bleues dans les arbres de la Crém'arbre, la zone à défendre (ZAD).

Des pièces remises par le parquet de Toulouse

Jean Olivier, membre de l'Upnet, décide de porter plainte contre les tirs lacrymogènes des forces de l'ordre et la menace qu'ils représentent pour les nids de mésanges bleues. À l'issue de son audition par le parquet de Toulouse, ce mercredi, le procureur lui remet des pièces, qui selon le militant, "démontrent clairement la culpabilité d'Atosca [le concessionnaire de l'autoroute] et la complicité de la préfecture du Tarn".

Car une enquête est actuellement menée par le pôle environnemental du parquet de Toulouse, suite à une plainte pénale environnementale. Suite à ces nouveaux éléments, l'écologue toulousain explique : "C'est écrit noir sur blanc. On sait aujourd'hui que dans le dossier d'enquête que le procureur de la république a sur son bureau, il y a exactement des pièces qui reconnaissent la forte valeur environnementale de ce bois."

Avis de l'OFB

Une reconnaissance établie par la loi et appuyée par l'Office français de la biodiversité (OFB), d'après Jean Oliver : "L'OFB a fait des constats sur place qui viennent confirmer ce que nous avons signalé, à savoir qu'il y a une biodiversité dans cette parcelle qui est directement menacée par les actions d'Atosca." Contacté à ce sujet samedi soir, l'OFB n'a pas encore confirmé son implication dans cette enquête pénale.

Ce qui explique pourquoi les militants quittent les lieux : "S'il s'avérait qu'Atosca coupait quand même des arbres, ils commettraient un flagrant délit de défrichement illégal", assure Jean Olivier. L'interdiction de défricher est toutefois temporaire, elle prendra fin le 1er septembre prochain. Cette interdiction est liée à la fin de la période de coupe, qui se termine le 31 mars et à une période de protection des nidifications, qui court du 15 février au 1er avril.

Pour le moment, la préfecture du Tarn n'a pas souhaité faire de commentaire et "prend acte" de cette décision de descendre des arbres. Même son de cloche du côté, du concessionnaire Atosca qui assure ne pas disposer de ces éléments de l'enquête: "Nous rappelons que nous agissons, depuis le démarrage du chantier, conformément à l'autorisation environnementale qui a été délivrée par les préfets de la Haute-Garonne et du Tarn et que s'agissant des travaux de déboisement, nous procédons au contrôle systématique des arbres par un écologue avant leur coupe", a déclaré le constructeur et futur exploitant.

"Il faut que les grimpeurs et les grimpeuses respirent"

Thomas Brail, figure de la lutte contre l'A69 et membre du GNSA, s'avoue soulagé de cette décision : "A la Crém'arbre, on a un sérieux problème de nourriture alors qu'on est dans la légalité. Il faut que les grimpeurs et les grimpeuses respirent. Ce n'est plus tenable la manière dont les choses se déroulent. J'ai honte de voir comment l'état français s'est comporté."

Depuis la mobilisation du 10 février marquée par la présence de l'activiste Greta Thunberg, les forces de l'ordre avaient intensifié leur présence, privant la poignée de militants encore suspendus dans les arbres d'eau, de nourriture et même de sommeil.

Des agissements dénoncés par le rapporteur spécial des Nations Unis, Michel Forst, en visite à la ZAD de la Crém'arbre il y a trois semaines. Ce samedi, le représentant de l'ONU a donc félicité les militants anti-A69 pour "cette lutte pacifique et déterminée face à des décisions illégales des autorités".

Une conférence de presse donnée par les collectifs de protection de l'environnement aura lieu ce dimanche 24 février à 14 heures, à Saix. Les militants opposés à l'A69 sont déjà une cinquantaine sur place, ils attendent entre 100 et 400 personnes pour accueillir les écureuils.

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