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Le compost à Nice : trop contraignant ?

De
  • Marie Boeda
Par

Depuis le 23 mars, l’opération « Tous au compost » incite les citoyens à jeter leurs épluchures de fruits et de légumes au compost. L’initiative dure jusqu’au 7 avril. C'est encore compliqué de s'y mettre dans le centre-ville de Nice.

Le compost de la ferme Bermond Le compost de la ferme Bermond
Le compost de la ferme Bermond © Radio France - Marie Boëda

"Je ne suis pas habitué à tout ça. Je préfère les méthodes à l’ancienne !" À 70 ans, Claude n’a jamais rien jeté dans une poubelle à compost. Le retraité ne changera pas, "c’est pour la jeune génération, pas pour moi" poursuit-il. Il se tient pourtant juste à côté de deux bacs en bois, installés dans une rue passante.

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Sur leur couvercle est écrit "déchets verts". Joël laisse son chien noir renifler l’une de ces nouvelles poubelles. Le quarantenaire n’a jamais ouvert un bac à compost : "j’avoue, je ne fais pas l’effort. Je travaille de 5h à 22h, je n’ai pas le temps d’aller y jeter mes épluchures".

"Le compost en ville, c’est toujours trop contraignant"

"Chaque habitant devrait avoir un bac à compost à côté de chez lui. Ils ne doivent pas marcher plus de 100 mètres. Pour le moment, ce n’est pas le cas. Le compost en ville, c’est toujours trop contraignant" regrette Ingrid, membre de l’association Zéro déchet.

L’installation de 200 composteurs publics dans les jardins et dans les rues ne suffit pas, "car les gens ne sont pas sensibilisés au sujet. En plus, il y a de nombreuses dégradations, ces bacs sont souvent vandalisés". Certains restent parfois fermés à clé pour qu’on ne les confonde pas avec des poubelles classiques.

Quelle alternative en ville ? La ferme Bermond, située près de l'aéroport, à l'ouest de Nice, invite la population du quartier à déposer ses déchets verts sur son terrain. Une partie est dédiée au compostage, explique Stéphane Gastaud, fondateur de la ferme pédagogique : "ça sert à éviter de produire des émissions de gaz à effet de serre parce que les détritus finissent dans nos poubelles, nos poubelles dans les centrales de tri et de déchets et après, on incinère. Ces gaz partent dans l'atmosphère et contribuent au réchauffement climatique".

"Quand on a un jardin, c'est très simple"

Si on sort du centre-ville, les composteurs ont plutôt la cote. À la Trinité par exemple, Émilie, mère de famille de 42 ans, en un dans son jardin depuis trois ans : "on l'a eu grâce à la métropole. C'était 15 euros le composteur et mon conjoint a bénéficié d'une formation d'une demie journée pour ne pas mettre n'importe quoi dedans".

À l'intérieur, de l'herbe, des épluchures de pommes de terre et d'oignons. De l'autre côté du jardin, son voisin Noé, 14 ans, montre fièrement le sien, un bac de 500 litres. Ses parents l'ont depuis 10 ans : "Quand on a un jardin, c'est très simple, au lieu de mettre nos épluchures dans la poubelle de la cuisine, on va dans le jardin, assurent-ils à l'unisson, tout le monde peut s'y mettre".

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