La ville d'Orléans va lancer son premier réseau de chaleur par géoénergie à l'école du Nécotin

Depuis sa réélection en 2021, Serge Grouard, le maire d'Orléans, a décidé de multiplier les actions en terme de transition énergétique. D'ici 2030, l'objectif est de réduire de 26% les consommations d'énergie sur la ville et de diminuer de 50% les émissions de gaz à effet de serre. Plusieurs projets sont déjà lancés comme équiper des bâtiments municipaux et des parkings de panneaux photovoltaïques. Les premières installations devraient d'ailleurs être mises en route à la fin de l'année 2024 notamment à l'école Romain Rolland.

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Récupérer la chaleur des roches en sous-sol

Dans le même temps, les services de la ville travaillent depuis plusieurs mois sur un nouveau système pour pouvoir à terme "décarboner" une centaine de bâtiments municipaux. Il s'agit de la géoénergie, une technique qui permet d'aller chercher la chaleur des roches en sous-sol. Pour le maire, cette technique a plusieurs avantages. " Par rapport à la géothermie qui va récupérer la chaleur de l'eau, on creuse seulement à 100 mètres de profondeur et l'emprise au sol est plus limité. Ca prend l'équivalent de 1 à 2 places de parking". D'autre part, la géoénergie récupère la chaleur ambiante pour la remettre dans le sous-sol, ce qui est très intéréssant en période de grosse chaleur.

Cette technologie, qui devrait donc être mise en oeuvre pour la première fois au groupe scolaire du Nécotin, doit permettre de faire 73% d'économie d'énergie et de réduire les émissions de gaz à effet de serre de 93%. "C'est très prometteur" assure le maire Serge Grouard, "mais, comme c'est novateur, ce sont des installations qui coûtent cher". Pour l'école du Nécotin, les travaux sont estimés à 1 million d'euros.

Un montage financier lui aussi innovant

Pour réaliser son projet sur l'école du Nécotin et à terme sur une centaine de bâtiments, la ville propose également un montage financier inédit : un marché global de performance énergétique à paiement différé. Ce montage est possible depuis peu pour les collectivités locales. En fait, il s'agit de trouver un investisseur qui financera les travaux et il pourra ensuite se rétribuer sur les économies d'énergie réalisées. " Sur ce que l'on va économiser, la ville en gardera une partie et le reste ira à la société choisie mais sur une durée qui reste encore à déterminer et à condition que les objectifs soient atteints" explique Serge Grouard.

Dans l'opposition, le socialiste Baptiste Chapuis a émis quelques réserves sur ce montage financier. " Cela rappelle un peu les fameux PPP, partenariat public privé que les collectivités locales ont beaucoup utilisé à une époque. Il faudra être très vigilant sur les contours du contrat sachant que c'est très nouveau en terme d'énergie". Mais, sur le fond, ce projet de géoénergie a mis tout le monde d'accord et la délibération a été adoptée à l'unanimité. Si un investisseur est intéréssé, les travaux pourraient se faire l'année prochaine.