Passer au contenu
Publicité

Déçue, la Convention citoyenne pour le climat note sévèrement le gouvernement

Par
  • France Bleu

À l'heure du bilan, ce dimanche, les 150 Français qui composent la Convention citoyenne pour le climat ont jugé que le gouvernement n'avait pas assez "pris en compte" leurs propositions. Déçus par des mesures "pas assez ambitieuses", certains membres en appellent aux parlementaires.

Les 150 se sont prononcés sur le projet de loi climat, mais aussi sur les autres outils mis en œuvre pour réduire les émissions de gaz à effet de serre. Les 150 se sont prononcés sur le projet de loi climat, mais aussi sur les autres outils mis en œuvre pour réduire les émissions de gaz à effet de serre.
Les 150 se sont prononcés sur le projet de loi climat, mais aussi sur les autres outils mis en œuvre pour réduire les émissions de gaz à effet de serre. © AFP - XOSÉ BOUZAS / HANS LUCAS / HANS LUCAS VIA AFP

Le gouvernement n'aura jamais obtenu la moyenne. Les membres de la Convention citoyenne pour le climat (CCC) ont clairement affiché leur déception ce dimanche. Réunis en visioconférence ce week-end (crise sanitaire oblige), ces 120 citoyens inscrits - sur 150 tirés au sort - devaient juger la mise en œuvre, par le gouvernement, des mesures que la CCC lui avaient proposé en juin. Ils étaient appelés à voter pour évaluer si les décisions du gouvernement permettraient de "s'approcher de l'objectif [fixé par le gouvernement, ndlr] de diminuer d'au moins 40% (par rapport à 1990) les émissions de gaz à effet de serre d'ici 2030 dans un esprit de justice sociale". Résultat : la moyenne est de 2,5 sur 10 seulement.

Publicité

Les participants à cet exercice de démocratie participative, inédit à cette taille en France, ont toutefois estimé majoritairement (à 6 sur 10) que la CCC avait été "utile à la lutte contre le changement climatique" et que "le recours aux conventions citoyennes était de nature à améliorer la vie démocratique de notre pays" (7,7 sur 10). 

Mais sur la traduction concrète de leurs mesures, aucune des six familles de propositions n'a obtenu la moyenne : la thématique "se loger" a obtenu une moyenne de 3,4 sur 10, "produire et travailler", "se nourrir" et "se déplacer" 3,7 chacune, "consommer" 4 et les "propositions sur la gouvernance" 4,1.

L'une des seules mesures a avoir obtenu une note de "confiance" (6,1) est celle de la réforme de l'article 1er de la Constitution, mesure sur laquelle le président de la République a proposé un référendum. Cette réforme a pour but d'introduire la lutte contre le changement climatique dans la Constitution.

"On nous prend pour des pigeons", des "rêveurs" 

Durant cette dernière journée de débat, beaucoup de participants ont, certes, salué le caractère inédit de cet exercice de démocratie participative, mais le bilan reste doux-amer.

"On s'est bien faits pigeonnés", "on nous prend pour des rêveurs" a-t-on pu entendre au cours de cette troisième journée de débat. "On a produit un travail exceptionnel, demandé par le gouvernement en plus, et au final, on ne prend pas grand chose en compte"; ont regretté certains participants, reflétant l'avis majoritaire de cette Convention citoyenne pour le climat. D'autres citoyens ont pointé un "problème de confiance et de loyauté de la part du président" , qui n'a pas tenu sa parole de "transmettre leur parole sans filtre" et ont souvent émis un "avis négatif" sur l'action gouvernementale.

"Il y a forcément de la déception", a conclu le réalisateur Cyril Dion, qui faisait partie des "garants" de cette Convention. Il a en revanche loué le "travail extraordinaire qui a été fait" par ses membres.

"Ça n'est pas surprenant, c'est quelque chose à quoi on s'attendait", a commenté auprès de l'Agence France presse une source au ministère de la Transition écologique après cette conclusion.

Appel aux parlementaires et serment

À la mi-journée, l'un des membres de la CCC, Benoît Baubry, a même lancé un appel aux parlementaires "On voit bien que ce texte n'atteint pas les 40% de réduction des gaz à effet de serre d'ici 2030. Et même avec ce texte, l'État se donnera-t-il les moyens de la mise en place ? Moi, je fais un appel aujourd'hui aux parlementaires pour nous aider à mettre en place de nouveaux amendements, pour essayer de réduire au maximum les gaz à effet de serre" a-t-il déclaré sur franceinfo.

D'autres, comme William Aucant, proposent de signer un serment dans lequel ils s'engagent à appliquer dans leur quotidien une quarantaine d'objectifs en faveur du climat.

Deux projets

Cette CCC avait été voulue par Emmanuel Macron, au sortir du mouvement des Gilets jaunes, née d'une taxe carbone sur les carburants perçue comme injuste. Le président de la République voulait des propositions de mesures permettant de "diminuer d'au moins 40% (par rapport à 1990) les émissions de gaz à effet de serre d'ici 2030 dans un esprit de justice sociale".

Lancée en octobre 2019, la CCC a remis, en juin, 149 propositions au président de la République. Emmanuel Macron en avait rejeté trois et s'était engagé à transmettre les autres "sans filtre". Mais, pour de nombreux membres de la CCC, cet engagement n'a pas été tenu et a faussé l'issue de leurs travaux.

Ma France : Améliorer le logement des Français

Quelles sont vos solutions pour aider les Français à bien se loger ? En partenariat avec Make.org, France Bleu mène une consultation citoyenne à laquelle vous pouvez participer ci-dessous.

Publicité

undefined