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Exercice d'alerte tsunami en Méditerranée : quel est le risque dans les Pyrénées-Orientales ?

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À l'occasion de l'exercice d'alerte tsunami de ce vendredi sur l'ensemble de l'arc méditerranéen, Hélène Hébert, géophysicienne spécialiste des tsunamis au Commissariat à l'énergie atomique (CEA) était l'invitée de la matinale de France Bleu Roussillon.

Plage de Canet en Roussillon dans les Pyrénées-Orientales Plage de Canet en Roussillon dans les Pyrénées-Orientales
Plage de Canet en Roussillon dans les Pyrénées-Orientales © Radio France - Sebastien Berriot

France Bleu Roussillon : Il y a 100 % de chances d'avoir un tsunami en Méditerranée dans les 30 prochaines années. Comment on en arrive à une telle conclusion?

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Hélène Hébert : C'est l'UNESCO, qui organise les systèmes d'alerte au tsunami au niveau mondial, qui a effectivement communiqué sur ce sujet il y a un ou deux ans. Les tsunamis se produisent un peu partout où il y a une activité sismique. Donc les tsunamis existent partout et en Méditerranée aussi, car la Méditerranée est une zone qui peut aussi être touchée par des forts séismes sous la mer. On le voit régulièrement en Grèce, en Turquie où c'est assez marqué. Et puis on le voit aussi dans l'ouest de la Méditerranée, plus rarement mais ça peut arriver.

FBR: On parle de quelle taille de vague ?

Hélène Hébert : En 2003, sur les côtes françaises c'était un à deux mètres. Suivant les lieux, ça dépend. Il y a trois ans maintenant, en 2021, il y a eu un petit tsunami qui était de quelques centimètres. On étudie ça en tant que spécialiste car ce sont des signaux intéressants, mais ils sont évidemment beaucoup moins dangereux. Un tsunami est dangereux à partir de 50 centimètres d'eau environ. Parce que ce qu'il faut avoir en tête aussi, c'est qu'il arrive très vite sur la plage. Sur le port en général, les vagues arrivent à 30 ou 40 km/h.

FBR: Quelle est la spécificité des tsunamis en Méditerranée ?

Hélène Hébert : Entre le séisme et le lieu où le tsunami peut arriver, on peut avoir des temps très très variables. Ça peut être très rapide. Environ quinze minutes après, le séisme peut déjà avoir des effets. On peut aussi avoir jusqu'à une heure, une heure et demie de délai suivant la configuration. Par exemple, pour le séisme algérien qui a déclenché un tsunami, il est arrivé sur les côtes françaises entre une heure et une heure et demie après le séisme. Dans ce cas, on a le temps d'alerter les populations plus facilement.

FRB: Quelles pourraient être les conséquences pour nous, sur notre littoral catalan?

Hélène Hébert : Ce qu'on redoute c'est l'impact sur les plages ou les ports sur lesquels les vagues arriveraient. Car il n'y a pas qu'une vague qui arrive, ça dure, pendant 1 h, 2 h, 3 h... Plusieurs vagues peuvent se succéder toutes les 20 à 30 minutes. Et typiquement, on redoute des inondations marquées des plages, surtout en Méditerranée où la marée n'est pas forte.  La grande difficulté, c'est de pouvoir évacuer ce genre de site rapidement en haute saison, en bon ordre, d'où l'importance des dispositifs d'alerte.

FBR : Cet exercice, c'est aussi une manière de développer notre culture du tsunami en France ?

Hélène Hébert : Oui, même s'il faut quand même souligner qu'on n'est pas au Japon. On n'a pas de grands risques à craindre tous les mois. On est quand même peu exposés. Mais si ça arrivait arriver, ça peut être très marquant, avec de forts impacts sur les populations et les installations côtières. Donc c'est pour ça qu'il faut en permanence le rappeler. Les exercices permettent ça aussi. La première culture du tsunami, c'est d'observer la mer et d'autant plus si on ressent une secousse. Et ça peut arriver dans les Pyrénées-Orientales si la mer devient anormale, si elle se retire à un niveau bizarre par une marée basse, si elle change de couleur, etc. Si en plus on a senti une secousse, en général, c'est que la mer est en train de se former, peut être pour faire un tsunami. Et c'est ce genre de phénomène qu'il faut un peu surveiller et connaître.

FBR: Et quelle est la conduite à tenir dans ce cas ?

Hélène Hébert : Il faut se reculer, ne faut pas chercher à prendre des photos et voir ce qui se passe. Il faut plutôt s'éloigner à au moins 200 mètres du rivage ou monter à quelques mètres d'altitude pour se mettre à l'abri.

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