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A Saint-Brevin, la LPO demande qu'on laisse les oiseaux nicher tranquille

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La Ligue de protection des oiseaux a découvert, à Saint-Brevin, que deux nids de gravelots à collier interrompu, protégés par un enclos, avaient été piétinés et les œufs subtilisés. Elle a porté plainte contre X. Mais le danger principal, pour cet oiseau protégé, reste les promeneurs sur la plage.

Le nid, où le gravelot à collier interrompu couve ses œufs, est protégé par un enclos sur la plage de Saint-Brevin-les-Pins. Le nid, où le gravelot à collier interrompu couve ses œufs, est protégé par un enclos sur la plage de Saint-Brevin-les-Pins.
Le nid, où le gravelot à collier interrompu couve ses œufs, est protégé par un enclos sur la plage de Saint-Brevin-les-Pins. © Radio France - Anne Bertrand

"Vous les voyez au milieu ? C'est de la couleur du sable !" À Saint-Brevin-les-Pins, les œufs de gravelots à collier interrompu sont gardés comme un trésor. Dominique Tavenon est l'ornithologue référent de la Ligue de protection des oiseaux (LPO) à Saint-Brevin. Dès qu'il trouve un nid sur la plage, il appelle la mairie pour faire poser autour une cage grillagée, elle-même entourée d'un enclos avec des piquets et de la rubalise.

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Samedi matin, avec un autre "gardien de gravelots", il fait son petit tour habituel de surveillance sur la plage : "Et là, catastrophe, un des enclos avait été piétiné. Dans le nid, il y avait trois œufs qu'on n'a pas retrouvés." Un autre enclos a subi le même sort et les trois œufs ont également disparu : "C'est vraiment de la destruction gratuite et complètement absurde. Surtout qu'il s'agit d'une espèce en danger", s'exclame Dominique Tavenon.

On recense 1.500 couples de gravelots à collier protégé sur les côtes de France. Mais, en Loire-Atlantique, il a quasiment disparu. Le gravelot ne se reproduit plus, depuis 2016, qu'à Saint-Brevin, où la LPO a compté 12 couples cette année. L'association a déposé plainte contre X, comme elle le fait à chaque fois pour les espèces protégées.

Quatre œufs de gravelots protégés par une cage grillagée.
Quatre œufs de gravelots protégés par une cage grillagée. © Radio France - Anne Bertrand

La reproduction est déjà suffisamment compliquée avec tous les promeneurs sur la plage, qui piétinent les œufs sans les voir : "Avec les vacances et les ponts, au premier pic d'éclosion qui intervient généralement mi-mai, on n'avait aucun poussin." Depuis, une dizaine de gravelots sont nés, mais les oisillons restent vulnérables, car ils peuvent être la proie de prédateurs comme la corneille ou le goéland.

Dominique Tavenon parle de "comportements inadaptés". Et l'ornithologue de poursuivre : "Ce sont des gens qui, par curiosité, vont s'approcher du nid et rester là pendant un bon moment. Les oiseaux mettent du temps pour revenir et il suffit que les conditions météo ne soient pas bonnes, que les œufs se refroidissent, ça peut aller à la perte d'une ponte."

Les "gardiens des gravelots" font de la sensibilisation sur la plage

La période de reproduction du gravelot dure jusqu'à fin juillet. L'ornithologue s'inquiète de l'arrivée des vacanciers. Et il ne vise pas uniquement les promeneurs : "Ça peut être aussi des gens qui pratiquent des activités nautiques, pas forcément respectueux. Ils vont poser leur sac ou leur vélo contre les piquets de la zone de protection et quand il y a du soleil, les gravelots prennent pour des prédateurs l'ombre portée par la voile sur le sable."

Ce n'est pas faute pourtant de panneaux explicatifs, devant l'enclos. Les "gardiens des gravelots" revêtent donc leur chasuble orange, pour faire de la sensibilisation sur la plage. Dominique Tavenon le fait même sans chasuble, comme avec ces enfants rencontrés avec leur cerf-volant sur la plage de la Courance : "Vous vous rappelez ce que je vous ai dit hier ? Vous vous mettez à l'écart, c'est gentil."

Une femelle avec ses deux poussins tout juste éclos.
Une femelle avec ses deux poussins tout juste éclos. - Dominique Tavenon

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