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Réforme du lycée professionnel : "on va perdre cinq semaines de cours rien qu'en Terminale"

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Les syndicats enseignants ont manifesté à Bayonne ce mardi, comme ailleurs en France, pour protester contre la réforme du lycée professionnel, qui doit entrer en partie en vigueur dès la rentrée 2024. Ils dénoncent la réduction du nombre d'heures de cours, y compris d'enseignement professionnel.

Une quarantaine de personnes a manifesté mardi midi devant la CCI à Bayonne pour protester contre la réforme du lycée professionnel Une quarantaine de personnes a manifesté mardi midi devant la CCI à Bayonne pour protester contre la réforme du lycée professionnel
Une quarantaine de personnes a manifesté mardi midi devant la CCI à Bayonne pour protester contre la réforme du lycée professionnel © Radio France - Morgane Heuclin-Reffait

Moins de temps en classe, davantage en entreprise : c'est ce que dénoncent les syndicats enseignants qui ont appelé à se mobiliser dans toute la France ce mardi contre la réforme du lycée professionnel, qui doit entrer en vigueur pour l'essentiel à la rentrée 2024.

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Année de Terminale repensée

"Nos élèves ont besoin d'être formés au lycée avant de partir en milieu professionnel. Là, rien que pour l'année de Terminale, on va perdre cinq semaines d'enseignement, notamment en enseignements professionnels", déplore Cindy Dupret, enseignante au lycée professionnel Paul Bert à Bayonne, et représentante CGT Education. Au total, la réforme prévoit 7 semaines de cours en moins sur les trois années de lycée, bien que la part accordée aux enseignements généraux (nb : français, histoire-géo) soit revue à la hausse.

"Si on a moins de temps sur la préparation des stages, c'est problématique, explique Eba Poueyts, enseignante au lycée Saint-Joseph d'Ustaritz. En filière santé-sociale, on envoie les élèves en stage auprès de personnes âgées dépendantes, notre crainte est qu'ils aient une formation moins bonne." Certains profs dénoncent également un temps insuffisant pour les savoirs fondamentaux, notamment "la formation du citoyen qui se fait au lycée et pas en entreprise", lance Cindy Dupret.

Des craintes qui se doublent d'interrogations pour l'avenir des enseignants : "cette réforme aura des incidences sur l'emploi des collègues, avec aussi la carte des formations qui est revue et vise à remettre en question voire supprimer certaines filières", dénonce Serge Hastoy, secrétaire de la SEP-CFDT (Syndicat de l'Enseignement Privé) au Pays basque. Depuis la rentrée 2023, cette carte des formations a déjà commencé à évoluer, le gouvernement souhaitant modifier un quart des formations, dont les taux d'insertion professionnelle ne sont pas bons, d'ici à 2026.

Une fin de formation "à la carte ?"

Aujourd'hui, les élèves de Terminale professionnelle passent huit semaines en entreprise. Avec la réforme, ils en auront six au fil de l'année, avant des examens avancés à début mai, et la possibilité par ailleurs de faire six semaines supplémentaires de stage en fin d'année. Le gouvernement prévoit en effet une fin de formation "à la carte", avec un choix laissé à l'élève, entre six semaines en entreprise ou six semaines en classe.

"On s'attend surtout à avoir des classes vides sur ces six dernières semaines, déplore Muriel Gonzalez, professeure de biotechnologies au lycée privé Saint-Joseph à Ustaritz. Il peut y avoir l'attrait de l'argent, qui fait que certains élèves en difficulté financière et sociale vont choisir le stage plutôt que revenir en cours. C'est dommage, car dans certaines filières, on a aujourd'hui 98% des élèves qui poursuivent sur des études."

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