Rapport critique sur l'état des lycées : une "opération militante" se défend la majorité à la région

Les élus d'opposition de gauche et écologiste ont mené une étude sur l'état des lycées dans la région. La note moyenne dans la Drôme est de 5,7/10 ; celle en Ardèche 5,5/10. Mickaël Paccaud, conseiller régional délégué à l'excellence éducative, était l'invité de France Bleu Drôme Ardèche ce vendredi matin.

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France Bleu Drôme Ardèche - Est-il juste de dire, comme l'a fait Laurent Wauquiez, qu'il n'y a plus aucun lycée en mauvais état dans la région?

Mickaël Paccaud - Oui, il est juste de dire qu'il y a plus aucun lycée en mauvais état dans la région Auvergne-Rhône-Alpes. On travaille comme jamais pour remédier aux défauts, aux problèmes qui peuvent intervenir dans nos lycées. Je voudrais vous donner quelques chiffres clés pour les lycées d'Auvergne-Rhône-Alpes parce que je pense que les auditeurs doivent savoir le nombre d'établissements dont dispose la région Auvergne Rhône-Alpes. On a 562 établissements, 305 publics, 257 privés et on parle de 324 000 élèves. 6700 agents sont présents dans l'ensemble de nos lycées, des agents régionaux. Et petit point de détail important, c'est 26 millions de repas qui sont livrés et qui sont livrés par an au sein des établissements de la région.

Mais on va prendre un exemple : le lycée Astier à Aubenas, qui est le deuxième le plus mal noté de la région : 3,97/10, d'après les notes que donnent les élèves et le personnel dans le rapport de l'opposition. Il y a des fuites d'eau, il y a des fenêtres simple vitrage, il y a des murs porteurs dont l'état inquiète et des élèves et des professeurs. Est-ce que ce lycée, vous le qualifie "en bon état" ?

Je ne le qualifie pas en bon état, je n'ai pas dit ça. Je voudrais revenir sur cette mission (ndlr : de l'opposition), si vous me permettez simplement peut être 30 secondes. La mission, elle, repose sur 2 % des réponses des lycéens sur Auvergne-Rhône-Alpes. On parle de 2 % des réponses.

L'opposition dit que, quand vous faites des études, vous n'avez pas plus de réponses...

L'opposition ne va pas dire le contraire, bien sûr. Nous, on fait des audits. On pense que c'est une opération qui est complètement militante. Les lycées ont été ciblés. 4,1 % des lycées ont été interrogés, du moins aux abords des lycées. On parle toujours de 2 % de lycéens qui ont répondu et on ne sait même pas comment cette mission a été alimentée et par qui.

Il y a eu des tractages devant certains lycées, mais, par ailleurs, il y avait une plateforme en ligne qui est ouverte à tous les élèves et tous les personnels qui souhaitaient répondre ?

Et c'est ce que je vous disais, elle a été alimentée comment et par qui? Vous pouviez avoir 90 ans habitant en Bretagne et voter pour les lycées d'Auvergne-Rhône-Alpes. Donc en fait, il faut quand même être sérieux quand on fait une mission ou une étude. Et encore une fois, ça repose sur 2 %. Nous, qu'est ce qu'on a fait? On a pris la décision de confier à un organisme indépendant un audit pour l'ensemble des lycées avec des critères qui sont techniques. Et qu'est ce que nous disent ces audits? Eh bien qu'on a résorbé les retards qui étaient accumulés par l'ancienne majorité. Aujourd'hui, vous avez notre opposition qui faisait partie de l'ancienne majorité qui avait laissé les lycées dans des états déplorables et qui veut nous donner des leçons. Aujourd'hui, les lycées en insalubrité, ce n'est plus le cas. Pourquoi ? Parce qu'on s'est investi comme jamais. Le président Wauquiez l'a rappelé. On s'investit dans les lycées. On a eu le premier plan Marshall à 1,5 milliard d'euros.

Le Conseil économique, social et environnemental de la région disait que ce plan n'avait rien d'exceptionnel, qu'on restait dans la moyenne de ce que vous investissez, c'est à dire 230 millions d'euros par an.

D'accord. Si vous voulez, je peux vous donner des chiffres parce que je lisais qu'entre 2010 et 2015, 265 millions ont été investis par l'ancienne majorité. Et entre 2013 et 2015, on a eu 230 millions d'euros par an, nous, majorité de Laurent Wauquiez. En 2022, c'est 335 millions d'euros investis. Donc non, ce n'est pas du tout les mêmes chiffres, ce n'est pas du tout pareil. On met le paquet sur les lycées. Bien sûr que ce n'est pas tout rose et tout beau de partout. Mais on y travaille. Sur la période 2022-2030, ce sont 3,2 milliards débloqués dans la région. C'est du jamais vu.

Au-delà des chiffres, ce qui remonte dans nombre de lycées, ce sont aussi des problèmes d'isolation thermique : chaud l'été, froid l'hiver. Est ce que là dessus, il y a un plan de rénovation qui est entamé ? Qui est programmé et à quelle échéance ?

Là-dessus, il y a un plan sobriété énergétique et développement durable d'un milliard d'euros, qui va être dédié à l'amélioration et la performance énergétique des établissements.

C'est un milliard sur la période 2022-2030 ?

Oui, mais c'est un milliard. Vous pouvez pas les sortir tout de suite, vous avez des programmations à faire avec des analyses etc. Je vous ai donné le nombre de lycées, c'est quand même conséquent. Mais on a ciblé beaucoup de lycées de la région Auvergne Rhône-Alpes avec cet objectif d'atteindre une baisse de la consommation totale des lycées de 40 % en 2030. Et réduire aussi de 40 % leurs émissions de CO2. Sous l'ancienne majorité, combien de lycées ont été ouverts? Zéro. Nous, on en ouvre huit en Auvergne Rhône-Alpes. Huit. Un exemple à Lyon depuis 1992. Zéro lycée. On ne peut pas dire qu'il n'y a pas eu des élèves en plus, personne ne peut nous dire ça. Alors c'est une opération militante. Je le martèle parce que c'est important de le dire. Et encore une fois, je répète que cette mission a été menée dans 4,6 % des lycées d'Auvergne Rhône-Alpes, bien évidemment ciblés. Quand on cible le département de la Haute-Loire et qu'on va dans des endroits en disant que tout est magnifique parce que c'est le président de la Région Auvergne Rhône-Alpes, c'est ciblé. Vous me parlez de l'Ardèche et de la Drôme. Très bien. On a des sujets, on a des programmations sur tout un tas de lycées. Vous m'avez parlé d'Astier?

Les travaux sont prévus dans quel calendrier? Sur le lycée Astier, qui est le deuxième le plus mal noté de la région, à Aubenas ?

On a une programmation qui est en cours sur cet établissement avec des programmes mixtes. On a une réunion qui est sur la fin novembre, où on aura un programme technique détaillé, du moins par les services et des décisions seront prises. Là-bas, on a déjà investi 3.155.403 euros. Donc on n'a pas rien fait sur cet établissement.