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Réforme des lycées professionnels en Indre-et-Loire : "C'est un 49.3. On nous impose, on ne discute pas"

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Des enseignants d'Indre-et-Loire s'opposent au pacte qui revalorise leur salaire sous conditions ainsi que la réforme des lycées professionnels, annoncée il y a près d'un mois par Emmanuel Macron. Une manifestation s'est déroulée à Tours ce mercredi.

Photo d'illustration. Photo d'illustration.
Photo d'illustration. © Maxppp - PHOTOPQR/LE PROGRES/LeonieCHASSELIN

Une cinquantaine d'enseignants et personnels de l'Éducation nationale étaient mobilisés ce mercredi, en début d'après-midi, devant la préfecture d'Indre-et-Loire pour dire non au pacte et à la réforme du lycée professionnel.

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Une réforme qui se fait "au détriment des lycées professionnels. Aujourd'hui, on essaye de limiter au minimum cette voie professionnelle" précise Paul Soulignac, enseignant et membre du syndicat CGT Éducation en Indre-et-Loire. Cette réforme, présentée le 4 mai dernier par Emmanuel Macron, prévoit plus de temps passé pour les élèves en stage avec une rémunération ainsi que la création et la suppression de formations qui sont moins en lien avec le marché du travail, toujours selon le chef de l'État. Cela concerne 30 classes dans l'académie Orléans-Tours.

Éviter l'échec scolaire et améliorer les débouchés dit le ministère de l'Éducation

Selon le chef de l'État, ces mesures permettront d'éviter l'échec scolaire et davantage de débouchés pour les élèves alors que l'Élysée avant des chiffres. Aujourd’hui, les lycées professionnels accueillent un lycéen sur trois. Un tiers des élèves de l'enseignement professionnel décroche avant leur diplôme et seul un bachelier professionnel sur deux parvient à s'insérer sur le marché du travail dans l'année qui suit l'obtention de son diplôme.

"Bien sûr qu'il y a des difficultés. Il faut bien voir que les lycées professionnels n'accueillent pas n'importe quels élèves. Il est encore socialement très sélectif. C'est-à-dire que ce sont les lycéens des classes populaires qui sont là et c'est sur eux que l'on fait des économies. Il y a 13% de décrocheurs, ce n'est pas un tiers. Un tiers, c'est en apprentissage. Ce qui veut dire que la méthode qui est proposée là [pour les lycées professionnels], augmenter les stages en entreprise, une meilleur intégration à l'entreprise, c'est ce qui aujourd'hui échoue", explique Paul Soulignac, invité de France Bleu Touraine, ce jeudi 1 juin.

Un pacte enseignant qui ne convainc pas

Le pacte surtout ne passe pas pour le syndicaliste. "On présente en même temps un plan qui vise à faire travailler plus d'heures les enseignants. On nous paiera par des primes, ce qui est du temps de travail. Mais surtout on nous propose jusqu'à 7.500 euros brut, ces 7.500 c'est un maximum, dans le général, on propose 3.750 maximum. En réalité, il n'y a que moins de cinq pourcent des enseignants qui pourraient théoriquement atteindre ces 3.750 euros, tout simplement parce que la prime sera variable selon l'échelon de l'enseignant", ajoute Paul Soulignac de la CGT Éducation. Des primes qui ne compenseront même pas le niveau d'inflation sur un an précise encore l'enseignant.

Des nouvelles mesures très critiquées par l'ensemble des syndicats qui déplorent, à l'instar de la CGT Education d'Indre-et-Loire des décisions prises sans mises en vote et donc de véritables concertations. "On a un 49.3 à l'échelle de chaque ministère. Aujourd'hui on nous impose les choses, on ne discute même pas. Ce qu'on nous propose en réalité, c'est une dégradation de l'enseignement professionnel pour les élèves", conclut Paul Soulignac.

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