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Pacte Enseignant : "Il y a un problème de recrutement des profs", selon le SNES de l'Eure

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Le décret sur les modalités de remplacement de courte durée des enseignants du second degré sera présenté la semaine prochaine, le "pacte enseignant". Selon Cécile Chandavoine, secrétaire départementale du SNES de l'Eure, sur le "papier, c'est une bonne idée", dans la théorie c'est plus difficile.

Le Pacte Enseignant a été annoncé par Emmanuel Macron en avril dernier. Le Pacte Enseignant a été annoncé par Emmanuel Macron en avril dernier.
Le Pacte Enseignant a été annoncé par Emmanuel Macron en avril dernier. © Radio France - Nolwenn Quioc

Remplacer plus rapidement les enseignants absents. C'est l'objectif affiché du pacte enseignant qui sera dévoilé la semaine prochaine. On en connait les premières pistes. Une première ébauche a été présentée aux syndicats. 
Le principe : une rémunération supplémentaire pour les volontaires prêts à remplacer leurs collègues absents pendant une courte durée.
Pour la secrétaire départementale du SNES de l'Eure, invitée de France Bleu Normandie ce mercredi, "sur le papier, ça paraît une bonne idée. Mais il faut rappeler qu'initialement, il y avait eu un engagement de la part du candidat Macron pendant la campagne présidentielle et de la part du ministre de l'Education nationale, d'une revalorisation de 10 % de manière inconditionnelle. Donc là, cette idée, déjà dans un premier temps, c'est de nous proposer des tâches et des missions supplémentaires dont il est logique qu'elles soient rémunérées."

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La professeure de lettres rappelle que le temps d'enseignement des professeurs est déjà de 43 heures par semaines. Il est selon elle "difficile de comprendre que l'on nous rajoute des missions supplémentaires." Cécile Chandavoine précise qu'elle rejoint "totalement le point de vue des parents", fatigués par les absences des enseignants, deux millions d'heures de cours perdues sur une année scolaire selon un rapport de la Cour des Comptes, deux tiers pour des raisons professionnelles (sorties scolaires, autres missions etc).

Un "problème de recrutement"

Toutefois pour elle, "la plupart des absences des enseignants sur des arrêts justement de longue durée, des arrêts maladie ou des congés maternité par exemple, ce sont des titulaires remplaçants qui devraient les remplacer. Et depuis quelques années, force est de constater qu'on manque effectivement de titulaires remplaçants. Ce qui explique que, par exemple, dans notre région, cette année scolaire encore, il y a des professeurs de français, des professeurs d'éducation musicale qui, par exemple, n'ont pas été remplacés pendant de longues semaines. Et ce dispositif de remplacement de courte durée n'y fera absolument rien."

Cécile Chandavoine estime qu'il y a un "problème de recrutement. Les conditions d'enseignement et les conditions de rémunération font qu'on est face à un métier qui peut être actif." Elle ajoute que ce pacte enseignant demanderait une réorganisation totale des emplois du temps, car ces enseignants volontaires seraient amenés à "remplacer n'importe quel autre enseignant, pas forcément la même discipline et pas la même classe. Ce serait aussi détaché du programme et donc l'intérêt pédagogique est quasiment nul".

Une perte de sens pour l'épreuve du bac

Plus de 500 000 bacheliers passent l'épreuve de philosophie ce mercredi matin, jadis incontournable, mais qui pour certains, a relativement perdu de l'intérêt, au grand désarroi des syndicats dont le SNES. "Cette épreuve devrait avoir de l'importance. Entre le bac de philosophie et l'épreuve du grand oral, ça représente à peine 20 % de leur note globale. Ils savent effectivement quelle sera leur affectation l'année prochaine puisqu'ils ont déjà eu les résultats de Parcoursup. Donc, il y a une très forte démobilisation des élèves de terminale. Tous les établissements peuvent le constater. Elle a vraiment perdu son sens cette épreuve."

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