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"Il va avoir de la lecture !" : 200 lycéens de Fameck écrivent au recteur pour dénoncer la pénurie de professeurs

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Depuis plusieurs semaines, le lycée Saint-Exupéry de Fameck se mobilise contre le non remplacement de certains professeurs absents depuis longtemps. Les élèves et les parents ont décidé d'envoyer près de 200 lettres directement au rectorat.

Près de 200 enveloppes vont être envoyées au recteur de l'académie de Nancy-Metz. Près de 200 enveloppes vont être envoyées au recteur de l'académie de Nancy-Metz.
Près de 200 enveloppes vont être envoyées au recteur de l'académie de Nancy-Metz. © Radio France - Julie Seniura

Le carton est imposant. "Il va être content, il va avoir du travail et de la lecture", sourit Michel Liebgott. Le maire de Fameck se tient face aux 191 lettres remises, lundi 6 mai, par les élèves et les parents du lycée Saint-Exupéry, et qui seront envoyées à Richard Laganier, le recteur de l'académie de Nancy-Metz, dans les prochains jours. Depuis plusieurs semaines, l'établissement se mobilise pour dénoncer la pénurie de professeurs, et le non remplacement de certaines absences longue durée. Si la situation a depuis évolué, il reste encore des soucis en maths et en allemand.

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Tous les élèves se sont investis pour écrire ces lettres, même ceux qui ne sont pas directement concernés par les absences. "Même s'ils ne sont pas impactés directement, ils savent que plus tard, ça peut être leur petit frère, leur petite soeur, qui n'auront pas de profs au lycée", explique Pierre-Arthur, l'un des élèves. "Le recteur va voir qu'on s'est impliqués et pourra peut-être réagir, publiquement ou non", veut croire son camarade Jarod.

Des élèves découragés

"Dans ces lettres, il y a souvent beaucoup de colère", détaille Dominique Moget, enseignante d'histoire-géo et déléguée du syndicat Snes-FSU. "Les élèves ont l'impression d'être des laissés-pour-compte. Ils disent 'ce n'est pas parce que j'habite à Fameck que je n'ai pas droit à un enseignement'. On retrouve aussi l'angoisse par rapport à leur orientation, leur avenir. Pour les première, c'est l'abandon d'une spécialité. Je connais une jeune fille qui voulait faire des études d'astrophysique, et elle y renonce. Alors que les parents ont payé des cours particuliers !"

"Nos syndicats ne sont pas toujours très écoutés au plus haut niveau, même au ministère", continue Edith Brighi, professeur de lettres au lycée Saint-Exupéry. "On espère que ça aura plus de poids, que ça fera un peu tache d'huile. On n'est pas le seul établissement dans lequel il y a des problèmes de remplacement. Ça donnera peut-être des idées d'autres modes d'action, il n'y a pas que celui-là."

Le maire de Fameck, Michel Liebgott, financera l'affranchissement de toutes les lettres.
Le maire de Fameck, Michel Liebgott, financera l'affranchissement de toutes les lettres. © Radio France - Julie Seniura

"Un peu de discrimination positive"

La mairie de Fameck se charge de payer les timbres, car selon le maire, les communes ont aussi leur rôle à jouer. "On est les représentants du peuple, mais on est aussi des agents de l'État", précise Michel Liebgott. "On travaille dans le cadre de la mission locale, dans le cadre des différentes commissions locales de prévention de la délinquance, pour que les jeunes réussissent... Que l'État mette les moyens pour qu'on leur donne au moins les outils de la réussite, ce qui n'est pas le cas."

"C'est un problème général", affirme l'élu. "On a tendance à laisser dire que les premiers de cordée réussiront, et que les seconds se débrouilleront et y arriveront également. Ce n'est pas aussi simple que ça. Il y a des endroits où il faut faire un peu de discrimination positive, parce que les conditions d'éducation au départ de ces enfants ne sont pas optimales. Ils n'ont pas les espaces dans les maisons, les outils numériques, la tranquillité nécessaire... C'est une question d'équité et d'égalité."

Les lettres seront envoyées individuellement au rectorat.
Les lettres seront envoyées individuellement au rectorat. © Radio France - Julie Seniura

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