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Remplacement des profs : "On est dans l'ère du bricolage", déplore le Snes-FSU en Lorraine

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Les absences de professeurs non remplacées se multiplient depuis la rentrée de septembre en Lorraine, malgré la mise en place du pacte enseignant. Le syndicat de professeurs du second degré Snes-FSU pointe "des aberrations".

Bruno Henry, secrétaire académique du Snes-FSU en Lorraine, était l'invité de France Bleu Lorraine ce lundi.
Bruno Henry, secrétaire académique du Snes-FSU en Lorraine, était l'invité de France Bleu Lorraine ce lundi. © Radio France - Bastien Munch

"Nous savions que le pacte ne fonctionnerait pas, et le fait est que le pacte ne fonctionne pas", dénonce Bruno Henry, secrétaire académique du Snes-FSU en Lorraine, invité de France Bleu Lorraine, lundi 25 mars. Près de sept mois après la rentrée, les heures de cours non remplacées se multiplient, malgré la nouvelle mesure qui permet à des enseignants d'augmenter leur rémunération en échange de missions supplémentaires, comme du remplacement. "C'est l'idée que le remplacement peut être assuré par les collègues de l'établissement. Et ça, on sait que ça ne fonctionne pas", affirme-t-il.

"Quand le professeur de sciences physiques des 5ème 4 est absent, ce que nous voulons nous c'est qu'il soit remplacé par un professeur de sciences physiques qui pourra prendre la classe et l'ensemble du service du collègue", continue Bruno Henry. "Or ce qui est proposé à travers le pacte, c'est que lorsque l'enseignant de physique est absent, il va être remplacé par une professeur d'espagnol ou d'EPS. On en vient à des aberrations, par exemple des enseignants d'espagnol qui se retrouvent à assurer des cours à des élèves qui n'étudient pas l'espagnol."

Un dispositif qui s'inscrit dans un contexte de "baisse du nombre de titulaires sur zone de remplacement (TZR)", continue le syndicaliste. "Dans notre académie, on a 12% de TZR en moins par rapport à l'an dernier", détaille Bruno Henry. Avec 12.000 enseignants dans l'académie de Nancy-Metz, "il faudrait au minimum 1.000 TZR pour prendre en charge les suppléances de courte et moyenne durée. Pour l'instant, on est à moins de 400. On ne peut pas assurer le remplacement dans ces conditions !"

Rendre le pacte acceptable

"Le point de départ du pacte, c'était le constat que les enseignants étaient mal payés et qu'il fallait les payer davantage", continue le secrétaire académique du principal syndicat de professeurs du second degré. "Mais ça n'a pas été fait ! Quand on demande à quelqu'un de travailler davantage et qu'on le paie en plus, ce n'est pas une revalorisation, c'est simplement du travail supplémentaire. Heureusement, dans les établissements, on a réussi à rendre le pacte acceptable, les personnels ont imposé la prise en compte de missions qu'ils exerçaient déjà."

La situation est encore plus critique au lycée Saint-Exupéry de Fameck, où le rectorat demande à une enseignante d'allemand d'abandonner une partie de ses heures de remplacement au lycée pour intervenir aussi auprès des collégiens. "On est vraiment dans l'ère du bricolage", dénonce Bruno Henry. "On est tellement à court de moyens qu'on en est à déshabiller Pierre pour habiller Paul. Ce n'est absolument pas acceptable, on ne peut pas demander à une enseignante qui s'est investie dans un établissement depuis la rentrée de septembre de laisser tomber ses élèves."

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