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Harcèlement scolaire : l'école élémentaire de Cany-Barville expérimente les cours d'empathie

Dans le cadre de la lutte contre le harcèlement scolaire, le gouvernement a lancé à la rentrée de janvier une expérimentation de cours d'empathie en écoles maternelles et élémentaires. Une dizaine d'écoles de la Seine-Maritime y participent. Reportage à l'école Louis Pergaud de Cany-Barville.

Un cours d'empathie en classe de CP-CE1 à l'école Louis Pergaud de Cany-Barville (Seine-Maritime) Un cours d'empathie en classe de CP-CE1 à l'école Louis Pergaud de Cany-Barville (Seine-Maritime)
Un cours d'empathie en classe de CP-CE1 à l'école Louis Pergaud de Cany-Barville (Seine-Maritime) © Radio France - Bénédicte Robin

Retour de récréation en ce milieu de matinée à l'école Louis Pergaud de Cany-Barville (Seine-Maritime), la quinzaine d'élèves de Franck Nicolas rejoignent leurs places pour le début de leur cours d'empathie hebdomadaire. Depuis début janvier, ils parlent et verbalisent autour des émotions. Pour cette séance, ils aborderont la tristesse.

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Pour lancer le cours, le maître commence par leur faire regarder un court film animé, de trois minutes à peine, où il est question de la tristesse ressentie par un enfant à l'annonce de son déménagement à venir. À l'issue de la vidéo, l'enseignant entame le dialogue avec les élèves sur le thème du déménagement pour ceux qui en ont vécu un, de ce qu'ils en ont ressenti, puis ouvre plus largement la discussion sur la tristesse que l'on peut ressentir soi-même ou percevoir chez les autres.

Un cours d'empathie en classe de CP-CE1 de l'école Louis Pergaud de Cany-Barville (Seine-Maritime)
Un cours d'empathie en classe de CP-CE1 de l'école Louis Pergaud de Cany-Barville (Seine-Maritime) © Radio France - Bénédicte Robin

"La connaissance de ses propres émotions, ce n'est pas de l'empathie", insiste Franck Nicolas, "l'empathie, c'est se mettre à la place de l'autre et agir". Et c'est donc autour de ses actions que se poursuit la discussion avec les élèves, invités ensuite à un petit travail d'écriture, de coloriage, de collage pour intégrer ses mots et ses paroles prononcés.

Des "missions d'empathie"

Les élèves sont réactifs et actifs pendant cette séance dynamique d'une trentaine de minutes. "J'adore ces cours d'empathie", sourit Matéo, 7 ans et demi. "On apprend les émotions et on peut aider quelqu'un", explique le petit garçon. En parallèle de ces cours hebdomadaires, leur instituteur qui est aussi le directeur de l'école, leur confie des "missions d'empathie" chaque jour. Aujourd'hui, Matéo devait "sourire à quelqu'un avec toute sa sympathie". Il l'a fait, et cela lui a procuré de la joie, affirme-t-il : "J'étais hyper content même". Son voisin devait, lui, "encourager un camarade". "J'ai crié 'Allez Kilian' qui jouait au foot dans la cour". Lui aussi en sort avec le sourire.

"Ce sont des situations concrètes qui permettent de développer un sentiment d'empathie envers un camarade", souligne Franck Nicolas. "L'objectif est que le climat à l'école soit un bon climat, que les élèves développent leurs compétences psycho-sociales, en se connaissant eux-mêmes, en sachant gérer leur stress et leurs émotions et en sachant communiquer avec les autres".

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Une des missions de l'école

Franck Nicolas n'a pas pour autant l'impression de révolutionner son enseignement avec ses cours d'empathie. "Quand j'ai commencé ma carrière, on parlait de savoir-être. On s'intéressait déjà aux attitudes. Mais ce qui est peut-être différent, c'est que certaines attitudes étaient des prérequis familiaux il y a 30 ans et qui maintenant le sont moins", note l'enseignant. Il ajoute aussi que la période du Covid et des confinements a pu changer des comportements de certains enfants qui ont pu être éloignés les uns des autres pendant une longue période. Il y a des choses "à restaurer", se dit-il.

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Et c'est bien une des missions de l'école, assure l'inspectrice de circonscription, Magali Mortier. "L'école est le lieu de vie de l'enfant dès trois ans. C'est un temps long que l'enfant passe à l'école et il est donc important que l'école puisse participer à cette éducation. L'objectif est d'amener l'enfant à adopter une attitude bienveillante et positive", insiste Magali Mortier qui y voit aussi une manière de construire un environnement propice à un apprentissage serein.

Un objectif que partage Franck Nicolas qui veut y voir une "opportunité de mieux apprendre" et qui veut surtout que cette expérimentation soit bel et bien généralisée et poursuivie l'an prochain et les années suivantes. "On verra vraiment les bénéfices de tout cela dans trois, quatre, cinq ans, c'est du temps long", conclut l'enseignant.

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