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Familles à la rue : "il n'y a pas de gentils et de méchants dans cette histoire" réagit le recteur de Toulouse

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Face à la polémique suscitée par la convocation d'une directrice d'école qui avait accueilli dans son établissement une famille à la rue à Toulouse, le recteur de l'académie a régi ce 17 janvier. Pour Mostafa Fourar, les pouvoirs publics sont très actifs sur ce sujet délicat de la détresse sociale.

Mostafa Fourar, recteur de l'académie de Toulouse Mostafa Fourar, recteur de l'académie de Toulouse
Mostafa Fourar, recteur de l'académie de Toulouse © Radio France - JMM

Vendredi 12 janvier dernier, la directrice de l'école maternelle Simone-Veil au Mirail à Toulouse a été convoquée au rectorat de Toulouse. Son tort : avoir mis à l'abri dans son établissement pour quelques nuits une famille à la rue. Comme c'est arrivé dans d'autres écoles toulousaines à la Roseraie ou à Saint-Michel, la mairie de Toulouse a toujours affiché la plus grande fermeté, et envoyé les huissiers de justice afin que ces familles ne restent pas, arguant de l'illégalité d'une occupation d'école publique.

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Les locaux scolaires font en effet partie du domaine public, sous la responsabilité de la mairie, et ont une destination prévue par la loi. Le recteur de l'académie apporte son soutien au maire.

Ce 17 janvier, en pleine conférence sur la rentrée 2024, Mostafa Fourar a tenu à réagir à la polémique devenue nationale. Il estime qu'on ne peut pas avoir une vision idéaliste et manichéenne de ce problème. En novembre dernier, le rectorat a recensé avec la mairie et la préfecture à Toulouse 147 familles identifiées comme étant "en situation d'urgence".

La directrice de cette école, accompagné par un délégué syndical lors de cette entrevue, avait fait valoir son dilemme personnel et son "devoir de citoyenne". Pour le recteur, un directeur d'école ne doit pas faire passer ses états d'âme avant ses obligations professionnelles.

"L'intrusion dans une école dans le but de perturber son fonctionnement constitue un délit passible de trois ans d'emprisonnement de 45.000 euros d'amende pour les personnes qui occupent l'établissement. Cette directrice assume le fait d'avoir hébergé une famille dans son école avec tous les risques que cela comporte. Elle s'est mise hors la loi. Elle ne peut pas le faire comme elle le dit à titre de citoyenne. On ne donne pas les clés d'une école à une citoyenne, on donne les clés à une directrice d'école en responsabilité", détaille Mostafa Fourar.

La cantine gratuite pour ces enfants

Le recteur a concédé que le sujet des familles à la rue était très complexe. "Ce serait trop facile de le régler juste par des occupations illégales. Je rappelle que la mairie a pris en charge gratuitement la restauration de ces enfants. Le préfet a ouvert début décembre deux centres d'hébergement d'urgence. Et nous avons obtenu une aide exceptionnelle de 20.000 euros pour financer des vêtements chauds, des équipements scolaires et la souscription d'assurances pour ces familles. Vous voyez, le monde n'est pas aussi binaire que cela. Il n'y a pas les gentils d'un côté et les méchants de l'autre côté. Nous avons agi avec humanité, mais dans un cadre légal.", a conclu Mostafa Fourar.

Ce 17 janvier, à la Roseraie, l'école Michoun est encore occupée par des parents d'élèves et des enseignants qui aident une famille à la rue, famille avec un enfant de six ans "considéré comme trop âgé pour être prioritaire pour bénéficier d'un logement d'urgence", commentait encore ce jeudi ce matin sur France Bleu la députée LFI de Haute-Garonne, Anne Stambach.

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