Enseignant tué à Arras : "Malheureusement, on commence à avoir l'habitude", regrette un professeur toulousain

Après un week-end de sidération, ce lundi est placé sous le signe du recueillement dans les établissements scolaires en France. Vendredi, Dominique Bernard un professeur de français a été tué dans une attaque terroriste à Arras. Une minute de silence a été organisée pour lui rendre hommage, mais aussi soutenir les autres victimes et l'ensemble de la communauté éducative. À Tournefeuille (Haute-Garonne), le recteur de l'Académie de Toulouse, mais aussi le préfet de la région Occitanie ont fait le déplacement.

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Une minute de silence et une discussion

Après la lecture d'un texte de Jean-Jaurès dans les haut-parleurs du lycée, les 2.800 élèves ont fait une minute de silence. Dans l'une salle de l'établissement, une professeur aborde le sujet. Elle demande aux élèves comment ils souhaitent rendre hommage à Dominique Bernard. "Nous pourrions chanter la Marseillaise dans la cours", "envoyer des dessins à ses proches et aux élèves du lycée d'Arras" ou encore "nous pourrions mettre une banderole devant le lycée", répondent tour à tous les élèves. L'adulte évoque aussi les images terribles qui circulent sur les réseaux sociaux. Elle évoque aussi les sources d'information. "Je me suis renseigné grâce à HugoDecrypte sur Instagram", répond un adolescent. "J'ai vu des informations circuler sur Tiktok", ajoute l'une de ses camarades.

Une triste habitude

Quelques heures plus tard, les enseignants, les professeurs avaient rendez-vous devant le rectorat quartier Saint-Agne à Toulouse. Une cinquantaine d'entre eux ont fait le déplacement, tout comme le recteur de l'Académie, une nouvelle fois présent. "Malheureusement, on commence à être habitué. Nous en parlions avec un collègue, c'est le cinquième diaporama qu'il fait pour parler d'attaque terroriste à ses élèves entre Charlie Hebdo en 2015 ou encore Mohammed Merah en 2012 à Toulouse. Donc on commence à avoir l'habitude pour savoir comment aborder la chose avec les élèves. Je me souviens de la première fois où c'était très compliqué, ou je n'avais pas toutes cartes pour parler de l'laïcité, alors qu'aujourd'hui, j'ai des éléments de réponse, je sais comment aborder le sujet avec les élèves. Et je ne pense pas que ce soit rassurant", regrette Arnaud un professeur d'anglais à Toulouse.

Des hommages dans le département alors que la panique gagne les alentour du Collège Rosa Parks à Toulouse. La faute à un véhicule suspect stationné à proximité de l'établissement. Plus de peur que de mal, le fourgon était vide après intervention des démineurs. Mais l'événement fait forcément écho aux propos du recteur de l'Académie de Toulouse un peu plus tôt : "Je n'ai pas de remontées particulières, mais personne n'est épargné. Ça peut se produire n'importe où et c'est pour cela qu'il faut qu'on fasse preuve d'un professionnalisme le plus poussé possible, pour pouvoir faire face à tout événement qui sortirait de l'ordinaire. Et c'est pour cela que j'ai demandé aux chefs d'établissement de nous remonter systématiquement, comme le ministre de l'Éducation nationale, tous les signaux, y compris les signaux faibles, pour qu'on puisse les traiter", explique Mostafa Fourar, le recteur.