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Éducation nationale : le concours pour devenir enseignant sera désormais passé "à la fin de la licence"

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Le concours pour devenir enseignant se passera désormais à la fin de la licence (bac+3), et non plus après un master (bac+5). Emmanuel Macron l'a annoncé ce vendredi, avec pour objectif de tenter de remédier à la crise de recrutement des professeurs.

Il faut actuellement être détenteur d'un master pour passer le concours permettant de devenir enseignant. Il faut actuellement être détenteur d'un master pour passer le concours permettant de devenir enseignant.
Il faut actuellement être détenteur d'un master pour passer le concours permettant de devenir enseignant. © AFP - Arnaud Le Vu / Hans Lucas

Lors d'un déplacement dans une école à Paris, Emmanuel Macron a annoncé que "le concours" permettant de devenir enseignant "sera passé à la fin de la licence", soit à bac+3 au lieu de bac+5 actuellement. Un changement qui entrera en vigueur à partir de "l'année prochaine", pour tenter de remédier à la crise de recrutement des professeurs.

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À la fin de la licence, "vous irez passer le concours pour rentrer en master, qui sera professionnalisant", a précisé le président de la République. "Avec dès le début un travail avec les élèves, évidemment sous encadrement, un système de stagiaire", a-t-il poursuivi, en indiquant que ces futurs enseignants suivant le master bénéficieraient d'une "rémunération".

Le chef de l'État acte une réflexion amorcée sous l'ex-ministre de l'Éducation nationale Pap Ndiaye. Depuis, l'hypothèse d'un retour du concours à bac+3 pour les futurs professeurs a été à plusieurs reprises mise en avant par l'exécutif. Le successeur de Pap Ndiaye, Gabriel Attal, lors de son bref passage au ministère, avait lancé en septembre dernier une concertation avec les organisations syndicales sur l'attractivité du métier d'enseignant, en avançant trois thèmes : la formation initiale des enseignants, les conditions de travail et l'évolution de carrière.

Licences de préparation au professorat des écoles

Des licences de préparation au professorat des écoles, avec "français, maths, géographie, histoire" et aussi "les méthodes les plus innovantes", seront également ouvertes, a annoncé Emmanuel Macron. Le chef de l'État, qui a fait de l'école son "domaine réservé", imagine cette Licence comme une sorte de "prépa intégrée" qui doit déboucher à la fin des trois années sur le concours avant un master "professionnalisant".

Emmanuel Macron a vanté des "écoles normales du XXI? siècle". Les écoles normales primaires ont été, au XIXe et jusqu'à la fin du XXe siècle, chargées de former les instituteurs avant leur intégration dans des structures universitaires plus larges.

Celui-ci n'a pas donné de détails sur le coût de cette réforme pour les finances publiques alors que Bercy a promis ces dernières semaines un tour de vis sur les dépenses.

Plus de 3.000 postes non pourvus l'an dernier

Ce sujet de la formation des enseignants est récurrent. Les concours avaient déjà été déplacés de la première année de master à la seconde par une réforme de 2021, et plusieurs changements avaient eu lieu dans ce cursus les années précédentes.

L'Éducation nationale est confrontée depuis quelques années à une crise inédite du recrutement. La rentrée de septembre 2023 s'est déroulée à nouveau sous tension avec plus de 3.100 postes non pourvus aux concours enseignants du printemps 2023.

Réforme "contre-productive" ?

Emmanuel Macron souhaite mieux former les enseignants. "Aujourd'hui, les professeurs que vous ne recrutez pas, ce sont des contractuels que vous devez prendre pour mettre devant une classe. Donc l'objectif à terme, quand ce système sera mis en place, c'est de beaucoup mieux former, de prévoir aussi ce dont la Nation a besoin et donc de recruter dès après bac au maximum et donc de pouvoir moins recruter de contractuels", a développé le locataire de l'Élysée.

Mais Guislaine David, secrétaire générale de la FSU-SNUipp, premier syndicat du primaire, a jugé la réforme "contre-productive""On craint que ce ne soit du formatage et pas de la formation, un formatage sur les fondamentaux - maths et français - alors que ce qui est important quand on enseigne, c'est de comprendre le mécanisme d'apprentissage des élèves. Apprendre à compter à des élèves demande des compétences", a analysé la syndicaliste auprès de l'AFP. Avec cette "licence spécifique", "on risque de se couper d'un nombre important de candidats", redoute-t-elle, même si des passerelles permettront à des étudiants d'autres filières de passer aussi le concours de professeur des écoles.

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