Éducation : douze communes de Seine-Saint-Denis attaquent l'Etat à cause du manque d'enseignants dans le département
Les élus de Montreuil, Bobigny, La Courneuve ou encore Romainville annoncent ce mardi qu'ils vont mettre en demeure l'État pour qu'il lance un plan d'urgence pour l'éducation en Seine-Saint-Denis, département où les élèves perdent l'équivalent d'un an de scolarité à cause du manque de professeurs.
Douze communes de Seine-Saint-Denis attaquent l'Etat à cause du manque d'enseignants dans le département, a appris franceinfo auprès de la mairie de Romainville ce mardi. Les élus de Montreuil, Bobigny, La Courneuve ou encore Romainville vont publier ce mardi des arrêtés pour mettre en demeure l'Etat pour qu'il lance dans les plus brefs délais un plan d'urgence pour l'éducation en Seine-Saint-Denis.
Cette action intervient après cinq semaines de mobilisation organisées par les enseignants depuis la rentrée des vacances de février. Chaque année dans le département, les élèves perdent 15% de leurs heures de cours, soit une année de leur scolarité à cause du manque de profs. Selon l'intersyndicale des enseignants du département, il manque plus de 5.000 postes , en primaire, au collège, dans les lycées et au niveau des AESH, les accompagnants des élèves en situation de handicap.
C’est "un acte de résistance et de colère pour dire que nos enfants ont le droit d’être traités à égalité avec les autres enfants de la République", a expliqué ce mardi sur franceinfo Patrice Bessac, maire de Montreuil et président d'Est Ensemble. "C’est un constat alarmant pour la République, parce que ça veut dire tout simplement que des enfants en Seine-Saint-Denis n’ont pas les mêmes droits que des enfants qui habitent Rambouillet ou Paris. Et ça fait des années que les inégalités se creusent", a-t-il poursuivi.
Ils demandent l'égalité de traitement
Ces douze maires socialistes, écologistes ou communistes veulent donc mettre l'Etat face à ses responsabilités avec une astreinte financière qui peut aller jusqu'à 500 euros par jour. Ces édiles séquano-dionysiens assurent "ne pas demander l'aumône, mais juste l'égalité". Dans leurs arrêtés, les maires s'appuient sur la déclaration des Droits de l'Homme, la Convention internationale des droits de l'enfant et insistent sur "l'accès à l'éducation comme condition essentielle à la dignité de la personne humaine".
Les maires s'attendent à ce que le préfet du département saisisse la justice administrative pour essayer de casser la mise en demeure, et l'astreinte financière qui va avec. Mais pour le maire de Romainville François Dechy, l'essentiel, c'est de "faire prendre conscience à l'Etat qu'en Seine-Saint-Denis le compte n'y est pas".
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