Belfort : repasser son certificat d'études, laborieux mais ludique

Seriez-vous prêts à passer le "certif'" ? Le certificat d'études, diplôme qu'on passait à la fin de l'école primaire à partir de 1882, réservé aux adultes à partir de 1973, puis supprimé en 1989. Le premier diplôme, voire le seul, pour beaucoup de Français de l'époque. Si emblématique que certains le repassent aujourd'hui pour se confronter aux savoirs d'antan. Sortez une feuille et un stylo, et rendez-vous à la maison de quartier centre-ville de Belfort.

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30 questions de 1930

Les 35 candidats au certif' sont assis dans une salle. "Ils s'apprêtent à souffrir beaucoup", s'amuse Ali Lakmeche. "Nous avons choisi des questions extrêmement difficiles, tirées du certificat d'études 1930", détaille l'animateur du café littéraire de Belfort, qui enfile aujourd'hui le costume de l'instituteur taquin. "Il y a une question sur Louis XI, et on a prévu des oubliettes pour tous ceux qui ne sauront pas répondre !"

Des questions comme "citez les deux os de la jambe, l'os de la cuisse, les deux os du bras et l'os de l'avant-bras", "quel est le sens du mot carpe au féminin et au masculin ?" ou encore "où et quand est mort Napoléon 1er ?". Une version allégée du certificat originel. Pas de dictée "à la grande déception de certains", précise Jocelyne Lévy, professeure retraitée et animatrice à la maison de quartier. "Pas de problème de trains qui se croisent ou de baignoires qui se vident" non plus. Toutes les cinq questions, un élève se lève et lit un poème ou un texte qu'il a choisi, puis les réponses sont corrigées.

"Moi, je ne l'ai jamais passé", dit Marilyne, l'une des candidates. Ancienne enseignante, elle juge le certificat d'études de l'époque plus difficile que le baccalauréat actuel. Mais tous les élèves n'étaient pas invités à passer l'examen. "Pour avoir corrigé pendant de longues années le baccalauréat, il faut le dire franchement, nous ne présentons pas que des candidats dont on soit sûr qu'ils l'aient", commente Jocelyne Lévy, qui préfère éviter toute comparaison entre les deux contrôles. Une fois la correction faite, la classe belfortaine affiche un taux de réussite de 100%, même si notre journaliste a fait drastiquement chuter la moyenne avec une note de 6,3/10. Peut mieux faire.