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Baccalauréat : "C'est une réforme importante, mais elle nécessite des ajustements" assure Pierre Mathiot

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Alors que les candidats du baccalauréat passent ce mercredi l'épreuve de philosophie, l'invité de France Bleu Nord était à 7h45 le directeur de Sciences Po Lille, Pierre Mathiot. C'est lui qui a pensé la réforme du bac, mise en place pour la première fois réellement cette année.

Pierre Mathiot a imaginé la réforme du baccalauréat aux côtés de Jean-Michel Blanquer Pierre Mathiot a imaginé la réforme du baccalauréat aux côtés de Jean-Michel Blanquer
Pierre Mathiot a imaginé la réforme du baccalauréat aux côtés de Jean-Michel Blanquer © Maxppp - Vincent Isore/IP3 PRESS/MAXPPP

Quelques 32.000 lycéens des filières général et technologique planchent ce mercredi à partir de 8 heures sur l'épreuve de philosophie qui marque le coup d'envoi des épreuves finales du nouveau baccalauréat. Pour en parler, l'invité de France Bleu Nord était celui qui a imaginé cette réforme, Pierre Mathiot, le directeur de Sciences Po Lille.

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On peut dire que c'est la première année que la réforme du bac se déroule comme prévu, puisque les années passées, elle avait été perturbée par la crise du Covid. Vous qui avez imaginé cette réforme, est ce que vous en êtes satisfait ?

Pierre Mathiot : C'est une réforme qui est extrêmement importante, puisque il n'y avait pas eu de réforme comparable depuis 1935. C'est une réforme qui a été pas mal perturbée dans sa mise en place par la crise du Covid. Donc je suis, comme on disait dans le passé, globalement satisfait de sa mise en place. Même si, bien évidemment, je suis le premier à reconnaître qu'il y a des problèmes et des ajustements à réaliser, à opérer, de façon à ce qu'elle puisse se déployer dans les meilleures conditions possibles

On rappelle qu'avec cette réforme, les épreuves finales ne représentent plus que 20 % de la note finale, et que 80 % est constitué de contrôle continu et des épreuves anticipées. Ça veut dire que beaucoup de candidats ont déjà pu calculer, donc leur note finale ce qui ont poussé certains à déserter les salles de classes ces dernières semaines. Quels sont les ajustements dont vous parlez ?

Pierre Mathiot : Alors c'est 18 %, et non pas 20 % pour les deux épreuves finales, 8 % pour la philo et 10 % pour le grand oral. Ecoutez, oui, effectivement, il y a des des entreprises qui ont fabriqué des espèces de calculateurs qui permettent aux jeunes de savoir à peu près où ils en sont après la note qu'ils ont obtenu aux épreuves de spécialité. D'abord, je rappelle quand même qu'il reste 18 % du bac à donner pour pas mal d'élèves. C'est la possibilité, en travaillant bien, en ayant des bonnes notes, soit d'aller à la mention, d'avoir une meilleure mention que ce qui était envisagé et aussi peut être de se sauver entre guillemets, lorsque leurs notes aux épreuves de spécialité ont été médiocres. Donc il y a encore des enjeux, il ne faut pas l'oublier.

Oui, mas il y a quand même eu beaucoup d'absentéisme...

Pierre Mathiot : Je ne vais pas contester ce que disent mes collègues au lycée, il y a manifestement plus d'élèves qui ont été absents que par le passé, en tout cas durant le mois de le mois de mai. Parce que dans le passé, les élèves étaient absents à partir du 25 mai pour préparer les épreuves finales du bac, donc ça existait déjà. Mais effectivement, ils ont été absent pour une partie d'entre eux, on ne sait pas exactement combien. Donc une piste que j'ai évoquée dans des médias écrits récemment serait de ne peut-être de ne pas donner accès aux notes des épreuves de spécialité du mois de mars, parce que pas mal d'enseignants considèrent que les élèves ont directement calculé, dès le 12 avril. Certains ont pu se rendre compte que c'était déjà joué, et pour d'autres que c'était fichus, qu'ils ne l'avaient pas.

Donc il faudrait attendre la fin de l'année pour avoir tous ces information ?

Oui, mais ça pose pas mal de questions, notamment techniques. Est ce qu'il est possible de ne pas communiquer ces notes dès lors qu'elles sont contenues dans Parcours et que les élèves ont accès à Parcoursup ? Donc comment on pourrait faire? En tout cas, j'ai lancé cette idée parce qu'effectivement, dans le doute, les élèves n'ayant pas leurs notes, peut être qu'ils continueront plus volontiers aller en classe. Donc c'est une hypothèse que j'ai évoquée, mais qui n'a pas été arbitrée du tout par le ministre en l'état actuel des choses.

Alors avec la réforme du bac le programme de terminale est étudié en fait finalement de septembre jusqu'à mars. Ça fait deux mois de moins qu'auparavant. Est ce qu'on apprend moins qu'avant avec votre réforme?

Alors je vous corrige tout de suite. Il y a un programme de l'année de terminale. Et puis, dans ce programme, il est défini en début d'année le programme de l'examen. C'est à dire ce qu'il faudra avoir étudié en mars pour passer les épreuves. Donc on ne réduit pas à six mois ce qui se faisait avant neuf mois. Il faut faut pas se tromper par rapport à ça. Alors effectivement, on a mis les épreuves en mars, et je pense que les gens ont du mal à le comprendre. On l'a fait tout simplement pour permettre que les notes qu'obtiennent les élèves en mars, que ces notes soient connues dans le cadre de Parsourup. Cela permet que l'enseignement supérieur examinent les dossiers de lycéens qui comptent à la fois des notes de contrôle continu et des notes de contrôle final. Donc, ça nous a apparu avec Jean-Michel Blanquer à l'époque complètement nécessaire, car ça permet de donner un niveau d'information plus complet. Mais pour ça, il faut que les épreuves aient lieu en mars. Si les épreuves avaient lieu comme avant, en juin ou en mai,. la conséquence mécanique serait que ces notes ne seraient pas pris en compte dans Parcoursup et que les décisions d'admission des élèves dans le cycle se feraient uniquement sur le contrôle continu.

L'autre aménagement que vous suggérez, ce serait de revoir aussi le coefficient de ces épreuves de spécialité ?

Oui, j'ai mis ça sur la table. 32 %, pour les épreuves de spécialité, c'est un coefficient élevé. C'est un tiers du bac, donc c'est important. Mais peut-être que dans les options à regarder il y a la possibilité d'alléger légèrement le poids de ces coefficient et de reporter sur les épreuves su mois de juin pour rééquilibrer un peu la chose. Voilà, je l'ai proposé mais c'est des choses qui n'ont pas été discutées avec le ministre donc on ne sait pas le destin de cette proposition.

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