Wattrelos : deux "journées mortes" au collège Nadaud pour dénoncer l'instauration de groupes de niveau à la rentrée

La réforme du choc des savoirs souhaitée par le gouvernement ne passe pas au collège Gustave Nadaud à Wattrelos, dans la métropole lilloise. L'association des parents d'élèves appelle à deux "journées mortes" ce mardi et ce mercredi pour dénoncer particulièrement la mise en place de groupe de niveau, à compter de la rentrée de septembre. Les parents ont été invités à ne pas déposer les enfants en classe, et mardi le mouvement a été beaucoup suivi avec seulement 40 élèves sur 600 présents, soit moins de 10%.

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Concrètement, en 6e et en 5e, chaque classe sera divisée en 3 groupes pour les cours de mathématiques et de français. Il en sera de même à partir de septembre 2025 pour les 4e et 3e. Le ministère de l'éducation espère ainsi "élever le niveau de tous les élèves".

Mais pour les familles, cela ne va pas dans le bon sens. Elles ont placardé des pancartes sur la devanture du collège et se sont rassemblées devant l'établissement ce mardi matin. "Les enfants entre eux sont déjà méchants, si on instaure des groupes de niveau, ce sera encore pire, assure Lydie, maman d'une élève de 4e. Et puis les enfants les plus forts portent les plus faibles vers le haut, donc si on les sépare, ça ne va pas aider."

Cette autre maman, dont le fils n'est qu'en CP mais qui s'inquiète déjà pour son avenir, dénonce une mesure élitiste. "C'est du mépris de nos dirigeants, c'est fait pour que les classes sociales les plus élevées puissent s'en sortir car si on a un enfant en difficulté on peut lui payer des cours particuliers. Et les autres ? Tant pis pour les autres ! Je trouve ça injuste."

Les vrais problèmes du collège

Ces groupes de niveau font aussi réagir plusieurs professeurs, venus soutenir la colère des parents d'élèves. "Toutes les instances les plus pertinentes dans l'Education Nationale disent que regrouper les élèves en groupe de niveau c'est contre-productif, affirme Romain Lejeune professeur d'histoire-géographie. On a besoin d'hétérogénéité. On a besoin d'élèves pertinents qui vont aider les autres à progresser. Si on sépare les élèves, on va perdre ces dynamiques là. Il faut qu'on accompagne les élèves vers la réussite, et là on n'a pas l'impression de les amener dans la bonne direction."

Pour Nicolas Coevoet, qui enseigne le Français, cette réforme ne répond pas aux vrais problèmes que rencontre le collège. "Les élèves sont trop nombreux en classe au collège, ils n'ont pas les moyens de bien réussir, d'être suivis correctement. Et on n'a pas suffisamment de professeurs devant les élèves, il en manque, il nous en faut."

Tous l'assurent, ce n'est que le début de la mobilisation. Pour tenter de mobiliser dans les trois autres collèges de la commune, une assemblée générale est d'ores et déjà prévue lundi 15 avril à 18 heures à Wattrelos, dans un lieu qui reste à déterminer.