"Un symbole et une projection vers l'avenir", le ministre de l'Industrie inaugure une usine de gants à Bessé-sur-Braye

C'est une inauguration particulière qui a eu lieu ce jeudi 18 avril, en Sarthe. Celle de l'usine ManiKHeir, à Bessé-sur-Braye, sur le site de l'ancienne usine Arjowiggins, liquidée en 2019, laissant près de 600 salariés et tout un village sous le choc. Depuis septembre 2023, ManiKHeir, filiale du groupe canadien Médicom, a relancé la production. Désormais, ce sont des gants en nitrile qui sont produits à Bessé-sur-Braye, les seuls de ce type fabriqués en France. Ils sont destinés aux hôpitaux, mais aussi à l'industrie agroalimentaire ou cosmétique. Un investissement de 88 millions d'euros, avec pour objectif de produire 900 millions de gants par an.

L'émotion du maire de la commune

Lors de l'inauguration de l'usine, Jacques Lacoche, le maire de Bessé-sur-Braye, a fait part, à plusieurs reprises, de son émotion. "Je suis très ému. C'était attendu depuis très longtemps ici. On a longtemps eu du mal à y croire. Je me souviens encore de janvier 2019, ce coup de massue quand on m'annonce la liquidation d'Arjowiggins. J'avais participé aux manifestations avec les près de 600 salariés. Après une période de désert, là, on voit les restaurants qui remarchent, les boulangeries aussi. On ressent l'impact depuis la construction de l'usine déjà, ça redonne espoir", réagit Jacques Lacoche.

Un espoir qui renaît

Environ 200 personnes travaillent actuellement pour l'usine ManiKHeir. "À peu près 50 % sont d'anciens salariés d'Arjowiggins", note le président du département de la Sarthe, Dominique Le Mèner. "Il s'agit du projet industriel le plus important de ces dix dernières années en Sarthe. Il y a eu une mobilisation sans précédent de tous les acteurs du territoire et de l'État. Sur les plus de 80 millions d'investissement, il a 16 millions d'argent public", précise-t-il.

L'Etat a investi 11 millions d'euros dans ce projet. Le ministre de l'Industrie, Roland Lescure, présent pour cette inauguration, le justifie : "On a aujourd'hui dans nos hôpitaux des masques et des gants qui viennent de l'autre bout du monde. Cela fait 30 ans qu'on ne fabrique plus de gants en France. L'important, c'est la souveraineté. On va aussi créer de l'emploi et s'exporter. Cette usine, c'est un beau symbole et une projection vers l'avenir d'une politique industrielle que nous allons poursuivre. Nous souhaitons que l'industrie française renaisse, nous allons accélérer dans les années qui viennent." L'objectif va désormais être de convaincre les entreprises d'acheter des gants français.