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La Sifa, la fonderie d'Orléans, obtient un sursis de trois mois

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Sifa Technologies, la fonderie d'aluminium d'Orléans, a été placée ce mercredi en liquidation judiciaire, mais avec poursuite d'activité pendant trois mois : une décision du tribunal de commerce que les 78 salariés vivent comme un simple sursis, sans grand espoir pour la suite.

La fonderie d'Orléans a obtenu 3 mois de poursuite d'activité La fonderie d'Orléans a obtenu 3 mois de poursuite d'activité
La fonderie d'Orléans a obtenu 3 mois de poursuite d'activité © Radio France - François Guéroult

Sifa Technologies a bien déposé le bilan ce mercredi, mais a obtenu un sursis de trois mois : le tribunal de commerce d'Orléans a prononcé la liquidation judiciaire de la fonderie d'aluminium de la zone des Montées, mais avec une poursuite d'activité pendant trois mois. Un délai qui permettra au sous-traitant automobile d'aller au bout des commandes de son principal client, Renault, et qui offre aussi la possibilité à d'éventuels repreneurs de se manifester.

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Trois mois d'activité garantis par Renault

"Certains salariés vont être soulagés qu'on ne ferme pas aujourd'hui, mais d'autres auront surtout le sentiment que c'est reculer pour mieux sauter, commente Loïc Beury, délégué FO et secrétaire du CSE (Comité social et économique) à la fonderie. Dans la pratique, cela signifie qu'on va continuer pendant ces 3 mois de la même manière qu'on a travaillé ces derniers mois, donc avec du personnel en chômage partiel : l'entreprise tourne à 30% de ses capacités. Le dialogue social risque d'être tendu." D'autant que les périodes de chômage partiel ont déjà été longues, depuis septembre 2021.

Lors de l'audience a été lue une lettre d'engagement de Renault, pour qui la SIFA fabrique des carters d'huile, avec la promesse de maintenir ses commandes pour 3 mois. Mais cette promesse reste fragile : le tribunal de commerce a d'ores et déjà indiqué qu'un point d'étape serait effectué le 11 janvier. "Soit cette poursuite d'activité se passe correctement et on va au bout des 3 mois, soit ça se passe mal et la liquidation peut devenir effective à tout moment", résume Loïc Beury.

Reconvertir la fonderie dans un autre secteur d'activité ?

Ce délai de trois mois permet aussi à d'éventuels repreneurs de déposer un projet. Mais les représentants du personnel n'y croient pas vraiment. "Bien sûr il y a un historique et un savoir-faire à la fonderie, souligne Loïc Beury, mais on sait qu'on n'a pas d'avenir dans l'automobile, et encore moins dans le diesel. Est-ce qu'en 3 mois, un actionnaire extérieur pourrait venir pour repartir sur un autre secteur d'activité, et alors avec combien de salariés sur les 78 que compte actuellement la fonderie ? L'avenir le dira, mais on est très pessimistes."

Les dirigeants de la SIFA, eux, ne cachent pas l'ampleur des difficultés. "Notre chiffre d'affaire était de 13 millions d'euros en 2019, on est tombé à 5,4 millions d'euros en 2021, indique Patrick Bellity, le PDG de la SIFA. On a subi successivement le dieselgate, la crise du Covid, la crise des semi-conducteurs et aujourd'hui la crise énergétique." Il confirme ne pas avoir remboursé le PGE, le plan garanti par l'Etat souscrit pendant la crise sanitaire (2,1 millions d'euros), mais précise que l'entreprise n'a touché que 400.000 euros sur les 800.000 euros promis par l'Etat au titre du plan relance. Quant à un éventuel avenir, il évoque un investisseur potentiel avec effectivement le projet de reconvertir la fonderie dans un autre domaine que l'automobile, peut-être "le matériel culinaire". C'est bien flou, et on n'en saura pas plus. L'époque où la fonderie employait 600 personnes (dont 200 intérimaires), dans les années 90, semble bien loin.

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