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Porte-de-Savoie : il ne peut pas vendre d'alcool, le gérant d'un bar entame une grève de la faim

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Depuis mardi 19 mars, le gérant du bar-restaurant Le Marcheru à Porte-de-Savoie (Savoie) a entamé une grève de la faim. Faute d'une licence nécessaire à la vente d'alcool promise depuis l'ouverture de son établissement en septembre 2021, il craint de devoir fermer boutique.

L'entrée du bar-restaurant de Didier et Marjorie Flanet est recouverte de banderoles pour dénoncer leur calvaire administratif. L'entrée du bar-restaurant de Didier et Marjorie Flanet est recouverte de banderoles pour dénoncer leur calvaire administratif.
L'entrée du bar-restaurant de Didier et Marjorie Flanet est recouverte de banderoles pour dénoncer leur calvaire administratif. © Radio France - Philippe Peyre

48 heures qu'il ne s'alimente plus. Didier Flanet, gérant du Marcheru, bar-restaurant à Porte-de-Savoie, a entamé une grève de la faim mardi 19 mars. Une façon pour lui de dénoncer la situation qu'il traverse. Depuis septembre 2021, date de l'ouverture de son établissement, il cherche en vain à obtenir une licence III ou IV, nécessaires à la vente d'alcool.

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Servir un verre de vin ou une bière à un client au bar, sans accompagner la commande d'un plat, c'est s'exposer à une amende de 3.750 euros et une fermeture administrative. "Je suis dans l'illégalité la plus complète", explique Didier Flanet, qui n'a pas cessé d'en vendre. "C'est 60 % de mon chiffre d'affaires !", assure-t-il.

Dans le bar-restaurant Le Marcheru, le gérant continue de servir de l'alcool malgré l'absence de licence.
Dans le bar-restaurant Le Marcheru, le gérant continue de servir de l'alcool malgré l'absence de licence. © Radio France - Philippe Peyre

"On laisse pourrir la situation"

Au moment de l'acquisition du bar, la licence du gérant précédent a sauté. Il a donc suivi la formation et déposé le dossier pour en obtenir une nouvelle. Huit mois plus tard, la préfecture lui refuse au motif que Le Marcheru est situé à moins de 100 mètres d'une école. Pour contrevenir à la règle, il faut une dérogation de la préfecture.

Autre obstacle : une commune a un nombre limité de licences. Le quota ayant été atteint à la Porte-de-Savoie, il faut passer par un "transfert", c'est-à-dire la récupérer auprès d'un autre établissement du département (ou un département limitrophe) qui accepte de la céder. La situation, qui s'étale dans le temps, devient un véritable calvaire.

"Il ne se passe plus rien !", déplore le gérant qui assure ne plus croire les promesses du maire de la commune, Franck Villand. "On laisse pourrir la situation, alors aujourd'hui, j'ai décidé de dire 'Stop'", explique Didier Flanet. "Il est déterminé", assure son épouse, Marjorie, qui partage son inquiétude : "On a un crédit sur le dos, le loyer à payer, toutes les charges afférentes à l'URSSAF... Comment on va vivre nous ?"

Les deux gérants s'inquiètent d'une perte de chiffre d'affaires de l'ordre de 60 %.
Les deux gérants s'inquiètent d'une perte de chiffre d'affaires de l'ordre de 60 %. © Radio France - Philippe Peyre

Le maire se défend

Le maire se défend de toute inertie et assure avoir pris le dossier à bras-le-corps dès le départ. "La licence qu'on va lui mettre à disposition, c'est la commune qui va l'engager. C'est quand même 20.000 euros de dépenses publiques !", argue Franck Villand.

"J'ai besoin d'avoir ce type de commerces en centre-ville pour continuer à garder une certaine dynamique commerciale", complète-t-il. Le problème, ce sont les délais. Il appelle Didier Flanet à faire preuve d'encore un peu de patience"Il trouve tout ça un petit peu long et fastidieux, ce que je peux comprendre, mais malheureusement, le maire ne maîtrise pas tout, loin de là."

Une pétition lancée lundi 18 mars par une amie du gérant a recueilli plus d'une centaine de signatures. L'élu vient d'émettre un avis favorable pour obtenir la dérogation en préfecture, seule autorité compétente pour délivrer la licence.

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