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Pénurie de candidats pour travailler dans les services à la personne

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Les services à la personne recherchent des candidats désespérément. Un métier où les conditions de travail ont tendance à se dégrader. Du coup les employeurs ont des difficultés à recruter.

En 2018, 78% des employeurs dans les services à la personne reconnaissent des difficultés à l'embauche selon Pôle emploi.
En 2018, 78% des employeurs dans les services à la personne reconnaissent des difficultés à l'embauche selon Pôle emploi. © Radio France - David Henry

Au domicile de ce retraité de 95 ans à Maxéville, à côté de Nancy, Lydie Kambou a le sourire. Cette assistante de vie de 60 ans fait le ménage et les courses pour lui. Il est indispensable pour elle d'avoir des qualités humaines pour exercer ce métier qu'elle fait depuis une dizaine d'années. "On ne peut pas bien le faire si on le fait par obligation. C'est un métier prenant. Quand vous travaillez les week-end et les jours fériés, ce sont des tranches de 30 à 45 minutes. _Vous ne faites que les levées, les repas, les toilettes, les changes.Croyez-moi, pendant deux jours, vous êtes cassés__"_, explique Lydie Kambou. Pour soulager son dos, la sexagénaire porte une ceinture. 

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Des postes à pourvoir

Selon une récente étude du ministère du travail, les conditions de travail dans le secteur des services à la personne se dégradent pour les employés. Des horaires décalés, des problèmes de santé, des employeurs multiples... Ce qui peut expliquer les difficultés de recrutement des entreprises de services à la personne. En 2018, 78% d'entre elles proposent des offres d'emploi qui ne trouvent pas preneurs d'après Pôle emploi. Le métier n'est pas séduisant, ce qui pose problème en cette phase de papy-boom, le phénomène de départ à la retraite des anciens baby-boomers. 

Image d'illustration
Image d'illustration © Maxppp - Vanessa MEYER / PHOTOPQR/L'ALSACE/MAXPPP

Entre 50 et 80 postes, en CDD et en CDI, restent à pourvoir à l'ADAPA Meurthe-et-Moselle (Association départementale d'aide aux personnes âgées), la structure pour laquelle travaille Lydie Kambou. Cette association de services à la personne revendique plus de 500 salariés. Les offres peuvent être diffusées via Pôle emploi ou sur les réseaux sociaux. Dans l'entreprise Home Alliance, qui compte 80 salariés, huit offres d'emploi restent sans réponse. "Au mois d'août, on a des commandes (garde d'enfants, aide ménagère...) qu'on ne peut pas pourvoir. On bloque les demandes. On va attendre septembre que les employés rentrent de congés ou qu'il y ait plus de candidatures", estime Pascal Dreneri, le PDG. 

"Un salaire de misère"

La rémunération ne fait pas non plus rêver selon Lydie Kambou. _"__Ça n'est pas du tout valorisé financièrement._ Même quand on est diplômé, c'est un salaire de misère. Si je travaille à temps plein, je gagnerais 10% de plus que le SMIC. Quand les jeunes comparent les efforts au salaire, ils arrêtent et préfèrent rester chez eux", rapporte l'assistante de vie qui a choisi cette voie il y a une dizaine d'années après un passage en comptabilité. 

Dans son secteur géographique, deux de ses collègues ont récemment jeté l'éponge. Ces défections et ces offres délaissées inquiètent Florence Masson, chef de personnel à l'ADAPA Meurthe-et-Moselle. "Au vu des difficultés de recrutement, on se retrouve à faire travailler plus nos salariés, ce qui n'est pas bon en soi. On ne refuse pas des personnes mais on va peut-être moins les aider par rapport au volume horaire auquel elles ont droit. _C'est un problème éthique pour notre structure d'utilité publique__"_, rappelle-t-elle.

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