Passer au contenu

Pâques : avec la hausse des prix on serre la ceinture chez les chocolatiers Limousins

Par

Le prix du cacao a triplé en un an et la tonne de fève de cacao monte à 10 000 euros en bourse. En rayon dans les grandes surfaces, le prix de nos cloches et lapins en chocolat a augmenté de 10 à 20 centimes. Chez les artisans chocolatiers on serre la ceinture pour maintenir les prix cette année.

La saison de pâques bat son plein à la boutique Borzeix-Besse à Limoges La saison de pâques bat son plein à la boutique Borzeix-Besse à Limoges
La saison de pâques bat son plein à la boutique Borzeix-Besse à Limoges © Radio France - Estelle Romeur

Après les annonces de l'explosion du cours du cacao, montant la tonne de fève à 10 000 euros en bourse, nous sommes allés faire un tour du côté des chocolateries de Limoges et Brive pour savoir si cela allait impacter le prix de nos œufs. En moyenne en magasin on mesure cette année une hausse de 10 à 20 centimes sur nos cloches et lapins, mais qu'en est il du chocolat artisanal ?

"On est dans l'expectative"

Aujourd'hui Pâques représente entre 15 et 20% du chiffre d'affaire des chocolatiers sur l'année c'est donc une période importante mais les prochaines fêtes s'annoncent difficiles. Morgane, responsable des ventes de la chocolaterie Borzeix-Besse évoque déjà les difficultés d'organisation liées à une fête de Pâques qui ne tombe plus pendant les vacances. Les vagues d'achats de chocolat se sont donc décalées au week-end car les clients anticipent moins. Mais cette saison le problème principal c'est l'augmentation des prix, et notamment du cours du cacao, la chocolaterie fait des compromis : " On est dans l'expectative, on est au jour le jour et on verra, on s'adaptera. On a fait le choix de ne pas trop impacter les prix pour le client et de rogner sur nos marges mais le problème c'est qu'il n'y a pas que les matières premières qui augmentent il y a aussi les rubans et l'emballage alimentaire et chez nous c'est un pôle très important" explique Morgane. La hausse est pour le moment d'environ 2% sur les produits du magasin, le reste est pris sur les marges pour limiter la casse.

Les clients de ces chocolateries sont souvent des habitués ou des clients venus pour l'occasion et pour Paul et préfèrent acheter de la qualité plutôt que de la quantité. Ainsi, à l'Atelier du Chocolat à Limoges, Eric par exemple a un œil sur le budget mais est surtout venu pour l'occasion et pour se faire plaisir:  " Je viens ici depuis des années j'aime bien la diversité des produits et puis la qualité du chocolat. Il y a tout un assortiment pour ma mère je vais prendre une poule et pour ma fille j'ai vu un chocolat à la guimauve qui va lui plaire parce qu'elle aime bien le sucré " Il repartira avec 7 produits pour un total de 86 euros. Une dépense exceptionnelle qui est occasionnelle et qui ne change pas de la gamme de prix qu'il avait l'habitude de payer les années précédentes et c'est normal, Maxime le chocolatier explique que si les prix vont augmenter, pour le moment ils se contiennent grâce à l'anticipation : "Nous les achats de cacao pour le chocolat de Noël à déjà été fait pour essayer de contrôler un maximum nos prix, mais c'est vrai que les produits de Pâques de l'année prochaine vont avoir une grosse augmentation de prix.".

Pour l'un comme pour l'autre on ne change pas la recette et il est hors de question de descendre en gamme et de proposer du chocolat de moins bonne qualité. Cette qualité c'est ce que viens chercher Elies, un autre client à l'Atelier du chocolat qui pour palier les prix, varie ses achats et n'achète pas que du chocolat chez l'artisan : "Pour les œufs de la chasse aux œufs c'est sûr qu'on va aller au supermarché, la chocolaterie comme ça c'est plus pour les occasions ou pour la famille. C’est un chocolat plus fin moins sucré. ". Il ajoute ne pas avoir remarqué la hausse prix du chocolat. Si pour le moment si les prix sont contenus, les prochaines fêtes chocolatées risquent d'avoir un goût salé.

La force des petits artisans chocolatiers

Ces fluctuations du cours du cacao touche beaucoup moins les plus petits artisans chocolatiers. Pour Eric Lamy, chocolatier dans la Ville de Brive dans la chocolaterie Lamy, l'impact sera moindre. Pour lui, cette hausse des prix du cacao touche particulièrement les gros industriels du chocolat qui sont dépendants des cours du cacao et produisent en gros volumes : "Moi quand j'achète des fèves de cacao aujourd'hui je suis déjà au prix, je paye entre 12 000 et 18 000 € la tonne. On parle de l'augmentation du cacao mais ça va surtout toucher les industriels qui payent au rabais, on parle parfois de 0,51€ le kilo, et bien ils vont apprendre à payer comme nous les artisans."

Il ne change pas ses prix, pour cette saison de Pâques et ne prévoit pas de hausse particulière : "Nous on n'a pas changé nos prix on est sur des prix d'il y a un an et demi, l'impact il est peut-être de 5 à 10% mais c'est loin d'être la fin du monde".

Finalement pour cette saison de Pâques, les chocolatiers ont su s'adapter et si il y a une légère hausse elle reste largement contrôlée. Mais le prix du cacao annonce de mauvaises prévisions pour l'année prochaine dans la plupart des chocolaterie.

Ma France : Améliorer le logement des Français

Quelles sont vos solutions pour aider les Français à bien se loger ? En partenariat avec Make.org, France Bleu mène une consultation citoyenne à laquelle vous pouvez participer ci-dessous.

undefined