À Nice, la Nuit Debout s'installe pour durer
Point de rassemblement des Niçois Debout, la Place Garibaldi prend chaque soir depuis vendredi des airs de village éphémère fait de tentes et de cartons. L'objectif de ces militants : tenir le plus longtemps possible, et refaire le monde.
"Merci Myriam El Khomri de nous avoir réveillés". Le slogan est clair, les Niçois qui se rassemblent chaque soir depuis vendredi Place Garibaldi ne comptent pas se recoucher. Au départ rassemblement pour débattre de la loi Travail et dessiner une "société différente", le mouvement Nuit Debout s'organise maintenant en petite communauté.
Certains s'occupent de la cantine, d'autres construisent des toilettes sèches ou tiennent l'infirmerie". (Pascal Reva, l'un des organisateurs)
Des stands se montent pour abriter des ateliers. Chacun s'y inscrit par affinité : questions d'éducation, écologie, ou même cuisine. "Le but, c'est que chacun trouve sa place. Et pour ne pas s'épuiser, on se relaie", précise Axelle, une étudiante aux Beaux-Arts de Monaco.
Prochain "Grand Soir" annoncé vendredi
Ils étaient plus de 150 ce dimanche soir, à l'heure du débat. C'est un peu moins chaque soir, mais le groupe occupe désormais plus d'espace, sur la place emblématique de Nice. Une étudiante en géographie envisage d'installer des bacs pour planter des plantes et des légumes, pour élargir le cercle.
D'autres voudraient que les installations restent en journée. Ces structures sont pour l'instant démontées à la fin de chaque rassemblement. Christian Prévot, ancien secouriste de 60 ans, propose de passer les nuits entières place Garibalidi.
Quinze jours, un mois, un an, je resterai. Il faut ameuter. S'il le faut, j'irai chercher les gens dans les quartiers les plus difficiles." (Christian Prévot, 60 ans)
Après les prises de parole, certains sont restés pour participer aux groupes de travail. Ils rédigent des propositions qui seront soumises à l'assemblée de vendredi prochain. Les organisateurs espèrent attirer à nouveau 500 personnes, comme la première Nuit de vendredi dernier.
Vers une cohésion nationale ?
Ce mouvement, parti le 31 mars à Paris de la contestation contre le Projet de loi Travail, essaime dans plusieurs villes de France. Suzon Lejeune, étudiante en géographie, suggère maintenant une coordination nationale entre ces différents rassemblements, "afin que ça dure le plus longtemps possible".
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