Le village mayennais de Fontaine-Daniel à l'Unesco ? L'heure est à l'hésitation

Lundi, le Prince Albert II de Monaco a clôturé sa visite en Mayenne par une étape à la cité du Lait à Laval. Le matin, Son Altesse Sérénissime a rendu visite aux Toiles de Mayenne, entreprise qui a forgé le village de Fontaine-Daniel, et spécialisée dans le tissu haut de gamme depuis 1806.

ⓘ Publicité

L'année dernière, l'association des Amis de Fontaine-Daniel a entamé des premières discussions avec l'Unesco, avec comme objectif d'inscrire Fontaine-Daniel et sa cité ouvrière au patrimoine mondial de l'Unesco. Mais aujourd'hui, l'heure est à l'hésitation, nous confie Raphaël Denis, chargé de développement dans l'association et ancien directeur des Toiles de Mayenne.

"Est-ce qu'on a envie que ce village soit envahi de bus ?"

"Le risque, évidemment, c'est la très forte attractivité touristique. Est-ce qu'on a envie que ce village soit envahi de bus, etc ? On sait très bien que quand un site est à l'Unesco, et en France, il y en a 49 aujourd'hui, le site est ultra-visité. Ce qui était déjà important pour nous, au début de cette procédure, c'était de raconter ce potentiel", explique Raphaël Denis.

Le dossier d'inscription est malgré tout en cours d'élaboration. Il va même atterrir prochainement sur le bureau du Prince Albert II de Monaco. Un dossier lui a été remis ce lundi lors de sa visite à Fontaine-Daniel. La démarche est positive pour Raphaël Denis. "On a souvent dit en réunion, en souriant : qui oserait croire qu'en Mayenne il y a un site qui aurait un potentiel Unesco ? La Mayenne est plutôt un département un peu complexé en matière de patrimoine. Et pourtant voilà, ce village, avec ses huit siècles d'histoire et sa philosophie, a ce potentiel. Donc, on hésite".

Les collectivités doivent aussi prendre en main ce dossier relevant de l'attractivité. Mayenne Communauté et le conseil départemental de la Mayenne en tête. "Il faut que les acteurs publics y croient. Il faut que les acteurs publics s'impliquent. Il faut quand même une personne à plein temps pour écrire des textes, pour rassembler des archives. Et ce pendant au minimum trois ans. Donc ça, déjà, c'est un premier budget. Et ce n'est pas notre association, évidemment, qui peut avoir les moyens" termine Raphaël Denis.