Un groupe Facebook sur le troc, créé en Mayenne, cartonne : des échanges surtout pour obtenir de la nourriture

Elodie Goupil a 39 ans, elle habite Vimartin-sur-Orthe, elle est enceinte de sept mois, il y a quatre ans, elle a l'idée de créer un groupe sur Facebook : "Je ne jette pas, je donne ou je troc". "Ce n'était pas pour me nourrir, je voulais acheter certaines choses, mais je n'avais pas les moyens, explique-t-elle. En revanche, j'avais de la nourriture en avance donc je me suis dis que j'allais l'échanger. Au début, les gens n'ont pas adhéré, ils ne sont pas trop habitués à demander de la nourriture, ils ont une fierté. Après avec le bouche-à-oreille et la société qui se dégrade, ça a pris."

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90% du troc, c'est pour avoir de la nourriture

Le troc se développe de plus en plus depuis ces dernières années avec la crise inflationniste. Les Mayennais cherchent avant tout à obtenir de la nourriture, "c'est plutôt inquiétant si vous êtes obligés de troquer un meuble pour manger. En ce moment, on a pas mal de gens qui cherchent du lait infantile, c'est vrai que ça coûte cher. Les gens cherchent aussi des choses qui ne coûtent pas cher, des produits de base comme les pâtes. Le troc, cela existe depuis la nuit des temps, mais le principe, c'était un objet contre un objet, maintenant c'est un objet contre de la nourriture."

200 nouveaux membres en 15 jours

Le groupe Facebook d'Élodie attire toute sorte de population : "Il y a surtout des femmes, il y a des couples qui travaillent, avec des enfants, il y a aussi des gens qui ne travaillent pas, ça représente toute la société. Mon groupe est un succès avec plus de 10.000 membres, mais le mot succès, je le vois comme quelque chose de beau. Là, c'est pas le cas. En 15 jours, j'ai vu arriver 200 personnes, je me dis qu'il y a quand même un gros problème et ce n'est pas fini."