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Le combat d'une ferme-auberge dans le Cher, sans aucune aide face au Covid-19

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À Mornay-sur-Allier, dans le Cher, le restaurant "Le Clos d'Émile" est fermé depuis le deuxième confinement. Mais ses propriétaires ne touchent aucune aide car ils sont reconnus comme étant agriculteurs et non pas restaurateurs.

Maud et Benoît Millet ne bénéficient d'aucune aide de l'Etat Maud et Benoît Millet ne bénéficient d'aucune aide de l'Etat
Maud et Benoît Millet ne bénéficient d'aucune aide de l'Etat - Capture d'écran - Cultivons Nous

Les commerces et les structures multi-activités ont le sentiment de faire partie des oubliés du Covid-19. Un bar-tabac ou une ferme-auberge peut parfois se retrouver sans aucune aide de l'Etat. L'une de ses deux activités est à l'arrêt mais elle n'est pas reconnue comme prioritaire sur le plan juridique. C'est la mésaventure qui est arrivée à Maud et Benoît Millet, propriétaire d'une ferme-auberge à Mornay-sur-Allier, dans le Cher. Mi-janvier, ils ont appelé Edouard Bergeon, réalisateur du film "Au nom de la terre", vu par plus de deux millions de Français au cinéma en 2019. Le créateur de la plateforme en ligne Cultivons Nous leur consacre un long reportage et contacte son réseau pour alerter sur la situation.

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Vous pouvez regarder le documentaire réalisé par Cultivons Nous TV en cliquant sur le lien suivant : https://www.cultivonsnous.tv/FR/video/nouveautes/agriculteur-restaurateur-en-detresse/1:34:847901@14:3944?clickOrigin=homepage.

Les aides pour les restaurateurs ne sont pas versées

Ce couple d'éleveurs a ouvert un restaurant en 2018 à Mornay-sur-Allier, dans le Cher. Leur exploitation s'est convertie en agriculture biologique. "L'élevage n'étant plus rentable, on a décidé de proposer notre production directement dans l'assiette du client. On commence à être reconnu, à avoir une clientèle régulière et à réussir notre pari", explique Benoît Millet. Les commentaires des internautes en sont la preuve : "Le Clos d'Émile" est salué par tous les clients. Mais l'activité est à l'arrêt depuis le deuxième confinement et le couple ne bénéficie d'aucune aide. "Il y a beaucoup d'incompréhension. On a appris qu'on était classé comme agriculteur. Donc on n'avait pas d'aide au titre des restaurateurs pour rester à flot", indique Maud Millet.

On est considéré comme agriculteur, on est sous les radars car on n'est pas reconnu comme restaurateur"

Le restaurant est pourtant l'activité centrale. Sans aide, la situation est donc délicate. "On n'a aucun revenu depuis fin octobre. On a fait un investissement de 400 000 euros pour le restaurant, on continue à avoir des charges. Ce qu'on veut, c'est que l'Etat compense le manque à gagner qu'il a décrété lui-même en fermant administrativement notre restaurant. On ne veut pas rester sur le bord du chemin", insiste Benoît Millet.

Le soutien du député Loïc Kervran

Alerté sur la situation mi-janvier, Edouard Bergeon contacte les cabinets du ministère de l'Économie et du ministère de l'Agriculture. "Quand les époux Millet m'ont sollicité, je leur ai demandé de se filmer pour expliquer leurs problèmes. Loïc Kervran, député du Cher, est allé leur rendre visite immédiatement. J'ai tout fait pour que ça bouge", explique Edouard Bergeon. "Cette famille se bouge, travaille, investit. On se bat pour tous ceux qui sont sous le radar. Il ne faut pas oublier nos territoires, il ne faut pas oublier la ruralité", ajoute-t-il.

Ce mardi 9 février, lors des questions au gouvernement, Loïc Kervran a évoqué la situation de la famille Millet et de toutes ces entreprises multi-activités. Olivier Dussopt, ministre délégué aux Comptes publics, a affirmé qu'il y aurait "une étude des dossiers au cas par cas".

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