La première vente de colis surprises fait un carton à Quimper : "On veut tous tomber sur la perle rare"

Il ne fallait pas arriver en retard pour la grande première : une vente de colis à l'aveugle avait lieu ce mercredi 6 mars dans la galerie du Leclerc de Gourvily.

Le patron de l'opération Giani Stahl s'affaire autour des paquets pendant que les deux caissières travaillent à plein régime : " On ne s'attendait pas à une telle foule dès l'ouverture, pour l'instant, ça se passe bien sans énervement donc tant mieux, il y a sans doute un effet mode, car beaucoup de gens ont vu des ventes de ce type à la télé ou sur les réseaux sociaux ". Ce commerçant indépendant qui rachète les colis non délivrés aux grandes enseignes sur internet ne nous dira pas quelle marge il se fait sur la vente. Pour le magasin Leclerc, c'est une opération de communication à moindre coût et un afflux de clients potentiels.

Parfois, un smartphone dans le colis

Sabine est venue avec ses petites-filles et son compagnon : " C'est une première, on a touché les colis sans trop savoir que prendre, on en a eu pour une trentaine d'euros ". Elle ouvre le premier paquet et s'esclaffe : un ustensile pour prendre soin d'un dentier. Elle n'en aura pas vraiment l'utilité, sa petite-fille non plus. La première cartouche est gâchée.

C'est le jeu de la vente à l'aveugle. A l'aveugle, en partie, puisque les clients sont nombreux à soupeser, tâter ou secouer les colis pour tenter d'en savoir plus sur leur contenu. Chacun a sa technique . Claude, retraité installé à Audierne depuis sept ans et qui a déjà pratiqué de nombreuses fois ce type de ventes en région parisienne, fait confiance à son intuition : " Il ne faut pas les toucher ou les secouer, il faut y aller à l'instinct. Je mets la main et tac ". Une technique qui lui a permis un jour de découvrir trois téléphones dans son colis. Avec parfois des surprises plus inattendues : " Un vibromasseur et trois godemichets, mais je les ai offerts à des amis ".

Entre le loto et le casino : attention aux excès

Le retraité se limite à cinq articles à chaque fois pour ne pas faire grimper la facture puisqu'il faut compter 3 euros les 100 grammes : " C'est comme au casino, il faut s'imposer une limite, car certains ne se rendent pas compte, mais ça peut monter très vite ". Cette fois-ci, Claude a de la chance, dans son paquet, une veste imperméable de marque qu'il a achetée pour le cinquième environ de sa valeur. Seul problème : ce n'est pas sa taille. Il l'offrira à sa nièce.

Pour forcer le destin, certains développent une forme d'expertise comme ce jeune homme qui repart pour 150 euros de colis dans son carton : " Je regarde la provenance du colis et son destinataire quand c'est possible, j'essaie aussi de deviner la marque à l'intérieur et de toucher le produit à travers le paquet ". Et peu importe au final que le résultat soit à la hauteur de la mise, assure-t-il. Comme beaucoup de clients, c'est l'excitation de découvrir le lot qui lui plaît. Une forme de Noël hors saison, en somme. Mais attention à savoir se contrôler : " Le prix monte très vite si on n'y prend pas garde, j'ai sept petits colis et j'en ai pour 120 euros " explique une cliente.

Le succès de l'opération du jour tient sans doute autant à la nouveauté — le phénomène débarque dans le Finistère — qu'aux aspects ludiques et financiers. Un homme d'une trentaine d'années repart avec une demi-douzaine de paquets : " J'ai toujours eu un côté très joueur et j'aime le mystère donc le principe me plaît beaucoup ". Une cliente qui tâtonne devant l'amoncellement de colis résume : " On cherche tous la perle rare, comme au loto, d'autant plus par les temps qui courent ".

Les ventes vont se poursuivre tous les jours jusqu'à samedi à partir de 9h30 le matin et jusqu'à épuisement des stocks. Entre 3 000 et 5 000 kilos de colis en tout.