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La France a-t-elle encore un avenir industriel?

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Les grandes manoeuvres se poursuivent autour d'Alstom. Le groupe français devrait vendre sa branche énergie à l'allemand Siemens ou à l'américain General Electric.

Alstom Siemens
Alstom Siemens

Retrouvez l'interview en intégralité de Thierry Burger Helmchen doyen de la faculté des sciences économiques et de gestion de Strasbourg

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Retrouvez l'interview en intégralité de Richard Stresser, délégué CGT de NLMK

C'est un coup dûr pour le gouvernement qui n'a pas vu venir le problème. Alstom pourrait bien vendre sa branche énergie à l'américain General Electric. Le groupe français emploie 93.000 salariés dans le monde, dont 18.000 en France, 1.300 d'entre eux travaillent sur le site de Reichshoffen.

Arnaud Montebourg, le ministre de l'économie a déclaré* "refuser qu'Alstom, en trois jours, décide de vendre 75% d'un fleuron national dans le dos de ses salariés, dans le dos du gouvernement, dans le dos de la plupart de ses administrateurs et de ses cadres dirigeants"* . L'exécutif entend défendre les intérêts stratégiques français et "les objectifs d'emplois, de localisation des activités et d'indépendance énergétique" dans le cadre d'un éventuel rachat de quelque 70% des activités d'Alstom.

Bien que l'Etat ne soit plus actionnaire de l'entreprise depuis 2006, le président et le gouvernement qui ont mis la lutte contre le chômage et la désindustrialisation de la France au coeur de leur projet politique, se sont invités avec force dans le dossier Alstom. Le président de la République A reçu tous les protagonistes du dossier à l'Elysée ce lundi.

Siemens contre General Electric

Bouygues, actuellement actionnaire principal d'Alstom, à hauteur de 29%, s'est donné jusqu'à mercredi pour réfléchir à la question.  Le mastodonte américain GE, qui compte 305.000 salariés dans le monde et affiche 146 milliards de dollars de chiffre d'affaires, souhaite racheter les actifs d'Alstom dans l'énergie (équipements pour centrales thermiques, énergies renouvelables...). La transaction se monterait à 10 milliards d'euros. La branche transport, et donc le site alsacien de Reichshoffen ne seraient pas concernés.

De son côté, Siemens a annoncé dimanche matin, avoir fait part à Alstom "de sa disposition à échanger sur les questions stratégiques soulevées par une coopération future" . Il a proposé par écrit de reprendre l'activité énergie d'Alstom convoitée par GE contre une somme en cash, à laquelle s'ajoute "la moitié de sa branche transports" . Le groupe allemand assure vouloir "maintenir les emplois en France pendant au moins trois ans" et "continuer à développer l'activité" .

"La France doit se donner un avenir industriel"

Cette vente pose la question du déclin industriel français. "La France doit se donner un avenir industriel" , souligne**** Thierry Burger Helmchen doyen de la faculté des sciences économiques et de gestion de Strasbourg. "L'industrie crée de l'emploi, direct et indirect. Elle permet de limiter les importations." Pour y parvenir, Thierry Burger Helmchen explique qu'une véritable politique industrielle est nécessaire. "Il faudrait par exemple une politique plus volontariste en recherche et développement, les régions devraient aussi avoir plus de pouvoir en la matière, comme en Allemagne, mais elles manquent de ressources financières."

L'Alsace est la deuxième région en terme d'emplois industriels en France. Mais au cours des 15 dernières années, 40.000 emplois ont été supprimés. Chez le dernier sidérurgiste de la région, NLMK à Strasbourg, un plan social est en cours, il prévoit une quarantaine de suppressions de postes sur 170. Richard Stresser, délégué CGT de l'entreprise estime que le rachat du site par un groupe russe il y a quelques années a permis de le sauver. Il reste toutefois pessimiste quant à l'avenir. Selon lui, "on manque de volonté politique en France pour soutenir l'industrie."

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