La CGT Energie vote la mise à l’arrêt des trois centres d’incinération des déchets d’Île-de-France
Après plus de sept semaines de mobilisation contre la réforme des retraites, les syndicats trouvent de nouveaux moyens d’actions. En région parisienne par exemple, la CGT Energie a voté les mises à l’arrêt des trois centres d’incinération des déchets à partir de ce jeudi soir.
Cela fait partie des nouveaux modes d'actions décidés par les syndicats après plus de 40 jours de conflit sur le projet de réforme des retraites : les blocages économiques. La plus grosse centrale hydro-électrique de France à Grand’Maison en Isère, les raffineries, les dépôts de billets de banque… et désormais, en Île-de-France, les centres d’incinération des déchets.
Mardi midi, en assemblées générales, la CGT Energie a décidé la mise à l’arrêt coordonnée des trois sites de traitement des déchets de la région à partir de jeudi soir, veille du prochain conseil des ministres. Les sites d’Ivry-sur-Seine, Issy-les-Moulineaux et Saint-Ouen – qui réceptionnent les déchets de six millions de parisiens et franciliens - tournaient déjà au ralenti, elles vont donc s’arrêter totalement « jusqu’au 27 janvier », prévient Julien Lambert, délégué CGT Mines Energie à Ivry-sur-Seine et membre du bureau fédéral. « Les modalités d’action sont les suivantes : quatre jour d’arrêt des fours, pas de traitement et pas de valorisation énergétique », précise le représentant.
« Ca fait un mois et demi que les gens manifestent, agissent sur l’outil de travail, mais depuis des semaines on parle beaucoup de la RATP et de la SNCF, mais très peu des industries électriques et gazières. Jeudi 16 janvier, 30.000 salariés IEG étaient en grève, quotidiennement il y a des baisses de production mais dont on ne parle pas. Les salariés ont décidé de passer à la vitesse supérieure. »
Pour nos bacs verts, pas tellement de conséquences, pour l’instant. Les poubelles vont "continuer à être ramassées", rassure le Syctom, syndicat Intercommunal de Traitement des Ordures Ménagères de l'agglomération parisienne. Seulement, quand les fosses des trois sites seront pleines, les camions bennes feront un peu plus de routes que d'habitudes et patienteront dans un premier temps dans le centre de stockage et de transfert des déchets de Romainville en Seine-Saint-Denis. Les déchets seront ensuite envoyés vers des sites d'enfouissement, gérés par des entreprises privées. "La pire des solution environnementale", se désole le Syctom.
Une action de la CGT Energie qui coute cher donc, puisque cette prise en charge de nos poubelles par des sociétés privées est payante, explique le syndicat.
Autre coup au porte-monnaie avec cette mise à l'arrêt, une importante perte de recettes pour le Syctom qui vend l'énergie produite dans les incinérateurs. "Nos unités de valorisation permettent de chauffer l'équivalent de 300.000 logements grâce à la vapeur produite en brûlant nos déchets", détaille le syndicat. Mettre les fours à l'arrêt coutera ainsi "600.000 euros par jour en frais de décharge et en perte de revenus".
Il faut 20h pour redémarrer les fours de ces trois sites. De nouvelles assemblées générales sont prévues lundi pour décider de la suite du mouvement
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