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L'Île de Ré s'attaque à son tour au phénomène Airbnb

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Il entrera en vigueur l'an prochain : un règlement est mis en place sur l'Île de Ré pour limiter les locations touristiques. Pas plus de deux meublés de tourisme autorisés par propriétaire, et un quota maximal par commune. Cela ne devrait pas toucher beaucoup de propriétaires.

Le port de La Flotte, sur l'île de Ré. A partir du 1er juin 2025, 'île ne pourra pas offrir plus de 2.781 meublés de tourisme. Le port de La Flotte, sur l'île de Ré. A partir du 1er juin 2025, 'île ne pourra pas offrir plus de 2.781 meublés de tourisme.
Le port de La Flotte, sur l'île de Ré. A partir du 1er juin 2025, 'île ne pourra pas offrir plus de 2.781 meublés de tourisme. © Maxppp - imagebroker

Après La Rochelle, Saint-Malo ou le Pays basque, l'Île de Ré limite à son tour le nombre de meublés de tourisme. Une limitation rendue possible par le classement de l'île en août 2023 parmi les "communes tendues et touristiques" sur le plan du logement. Les élus ont donc validé le 28 mars dernier un règlement commun, afin de juguler le phénomène Airbnb, et relancer la location touristique à l'année. Deux mesures à retenir :

  • un quota maximal par commune : pas plus de 2.781 meublés de tourisme autorisés au total sur l'île de Ré
  • et une limitation par propriétaire : pas plus de deux logements loués sur les plateformes comme Airbnb, en plus de son logement principal.

Ce règlement, qui doit encore être adopté par chaque commune, entrera en vigueur le 1er juin 2025. Le nombre de propriétaires touchés devrait rester limité. La règle est assez coulante, pour épargner une grande majorité des propriétaires rétais. Les autres pourront toujours répartir leurs biens dans une multitude de SCI, pour tenter d'échapper à la contrainte.

Pas trop de contestation...  pour l'instant

Quant à la limite globale par commune, elle devrait suffire à contenter tout le monde, espère Lionel Quillet, le président de la communauté de communes : "Si ceux qui se sont toujours inscrits se réinscrivent, on aura largement ce qu'il faut. Évidemment, si apparaissent beaucoup de meublés qui n'étaient pas déclarés, cela va poser quelques problèmes. Il y a encore une marge pour inscrire une nouvelle personne, mais à un moment ça s'arrêtera."

Une limitation acceptée sans trop de heurts pour l'instant, constate Lionel Quillet : "Ce sera plus difficile pour ceux qui sont multi-propriétaires, qui ont neuf ou dix maisons en location meublée. Aujourd'hui, on leur dit : 'Les deux premières on peut l'entendre, mais le reste c'est très bien qu'elle reviennent dans la vie permanente.' Donc c'est là qu'il va y avoir, justement, du frottement. Ça concerne assez peu de monde, mais ça concerne beaucoup de maisons."

Le règlement seul ne suffira pas

Il fallait poser des limites, concèdent des professionnels du tourisme comme Maxime Vaux, fondateur d'une société de conciergerie à La Flotte, aujourd'hui rachetée par l'un des leaders français du secteur, Hoomy : "J'aurais presque attendu qu'on aille un peu plus loin en obligeant les propriétaires à passer par des professionnels, pour louer leurs biens. Je dis ça parce que je suis concierge, bien sûr, mais j'ai en tête l'exemple de la ville de Barcelone qui, par cet encadrement du meublé de tourisme par les professionnels, a permis la mise en place d'un côté et un certain contrôle des activités."

Maxime Vaux qui prévient également : le règlement ne suffira pas à relancer le marché de la location à l'année. Beaucoup de meublés de tourisme sont inadaptés pour ça. Trop petits, mal isolés... sur l'île de Ré, un plan est justement en préparation pour accompagner les propriétaires dans les travaux. Attendu avec impatience par l'association Volets ouverts, qui milite pour une vie à l'année sur l'île.

Notez que les propriétaires de meublés de tourisme sur l'île de Ré vont désormais devoir les faire enregistrer en mairie. Une priorité sera donnée à ceux qui ont déjà reversé de la taxe de séjour sur ces trois dernières années. Ceux-là pourront faire une demande de changement d'usage à partir du 1ᵉʳ octobre prochain. Pour les autres qui se lancent dans la location touristique, ce sera à partir du 1er janvier.

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