Ernesti, la start-up bordelaise qui propose une alternative à l'Ehpad

C'est en discutant avec leur mère médecin généraliste, que Quentin Zakoian et sa sœur jumelle Séverine font ce constat : beaucoup de familles ayant un proche en situation de perte d'autonomie se retrouvent en difficulté la nuit. Certaines font même le choix, par manque de solution, de les envoyer en Ehpad, alors qu'un maintien à domicile aurait été possible en échange d'une simple veille toutes les nuits.

ⓘ Publicité

"Nous recevons beaucoup de demandes d’aidants familiaux, qui souhaitent que leurs parents ou grands-parents puissent rester vivre dans leur maison, mais qui s’inquiètent de les savoir seuls la nuit. Il existe aujourd’hui de nombreux services pour aider ces personnes en journée, que ce soit pour le ménage, les repas, les soins d’hygiène etc. Mais finalement pendant la nuit nos aînés sont isolés chez eux, sans présence rassurante pouvant les secourir en cas de problème", explique Quentin Zakoian.

En 2019, il lance donc à Bordeaux la start-up Ernesti, en recrutant des étudiants du secteur de la santé (étudiants en médecine, en soins infirmiers, ou encore en kiné), qui ont pour mission d'aller dormir chez les personnes âgées ayant besoin d'être accompagnées, de veiller sur elles, et de réagir en cas d'urgence.

Un service gagnant pour tout le monde

Ces jeunes ayant déjà une première formation aux règles d'hygiène et de santé, sont donc immédiatement opérationnels au sein des familles. Toutefois en cas d'urgence (chute ou malaise de la personne) ils n'interviennent pas directement mais appellent immédiatement les Urgences. Une veille qui permet aux familles d'être rassurées, "et à un prix deux fois moins cher que si elles faisaient appel à une société d’aide à la personne : 88 euros par nuit, 52 même après déduction du crédit d’impôt, contre 180 euros pour une aide à domicile", précise Quentin Zakoian.

Ce système permet également aux étudiants, qui reçoivent, eux, 50 euros net par nuit de garde, de compléter le financement de leurs études, tout en étoffant leur expérience professionnelle.

Actuellement 10.000 étudiants travaillent pour Ernesti dans toute la France et la société, qui aujourd’hui ne peut pas répondre aux demandes de toutes les familles, prévoit d’en recruter 10.000 autres d’ici la fin de l’année à Bordeaux mais aussi Paris, Lille, Lyon et Marseille.

Retrouvez la Nouvelle Eco tous les matins à 7h15 sur France Bleu Gironde