EN IMAGES - Cette entreprise de Dordogne fabrique des sacs pour les grandes marques de luxe

Dans l'atelier de Rubi Cuir à Boulazac-Isle-Manoire (Dordogne), les petites mains s'activent avec précision sur les postes de travail. Chacun a un rôle bien précis pour fabriquer ces sacs destinés aux grandes maisons de luxe françaises. Des objets qui seront revendus pour des milliers d'euros. En dix ans, l'entreprise a multiplié son chiffre d'affaires par six, preuve d'une forte santé économique dans un secteur qui continue d'attirer une clientèle très fortunée.

Travail de haute précision

Chaque poste a un rôle bien précis, de la découpe à l'assemblage. Au tout début de la ligne, au fond de ce long bâtiment, le cuir est empilé pour chaque modèle. Richard, coupeur depuis deux ans, s'occupe de vérifier qu'il n'y a pas d'imperfections. Il passe ses doigts dessous et vérifie toute la peau. "Ça prend une minute et demie, mais au tout début je mettais 110 minutes à en vérifier une seule", se souvient cet ancien artisan qui s'est reconverti il y a deux ans.

Puis, la peau est déposée sur une sorte de grand tapis vert d'une machine. Une caméra fixée au-dessus permet de prendre l'image de cette peau, unique, et à côté, on peut projeter dessus une représentation en lumière des pièces à découper, pour gâcher le moins de matière première possible. Ensuite, la peau est découpée par une machine automatique avec une très fine lame pour garder ce haut niveau de précision.

Recrutement de maroquinier

Ensuite, les morceaux de cuir découpés sont amenés dans la deuxième partie, l'assemblage. Là, il y a 95% de femmes derrière les bureaux. Chacune avec des lampes blanches pour ne rater aucun détail. Les petites mains s'activent, avec précision, pour ne pas abîmer le produit. "Ça se joue au millimètre, parfois même au demi-millimètre", explique Cécile. Au début, il y a toujours la pression, mais rapidement le corps s'adapte et prend le pli de ce très haut niveau d'exigeance.

"On ne nous connaît pas, mais quand on voit un de ces sacs dans la rue, on se dit que c'est nous qui l'avons fait, abonde Cécile. Ça nous rend fières de voir ces objets aller dans des vitrines de magasins de luxe." Selon les produits, elles s'adaptent pour produire exactement ce qu'il faut. Parfois, les demandes sont difficiles, mais à chaque fois les salariées trouvent des solutions. Surtout, elles apprennent et se forment entre elles. L'entreprise veut d'ailleurs continuer à recruter 90 personnes pendant les trois prochaines années.